Présentement, dans plusieurs régions du Québec, l'absence d'orthophonistes oeuvrant en première ligne et en prévention prive des familles d'un service essentiel pour leurs enfants d'âge préscolaire présentant des troubles du langage.

Présentement, dans plusieurs régions du Québec, l'absence d'orthophonistes oeuvrant en première ligne et en prévention prive des familles d'un service essentiel pour leurs enfants d'âge préscolaire présentant des troubles du langage.

Depuis la dernière réforme du système de santé, la situation a même empiré. Au nom de l'approche populationnelle ou territoriale préconisée par le réseau de la santé, des CSSS ferment l'accès à leurs services de première ligne aux populations de territoires voisins.

Des enfants en bas âge n'ont pas accès à des services professionnels d'évaluation, de référence et de traitement pour des troubles de la parole. Les orthophonistes des commissions scolaires desservent en exclusivité les enfants d'âge scolaire et les centres de réadaptation se limitent aux enfants et aux adultes ayant déjà un diagnostic de troubles sévères et persistants.

Les familles et les services de garde sont laissés à elles-mêmes. Pendant que notre système de santé dépense des milliards pour soigner et guérir et que la Direction de la santé publique multiplie les coûteuses campagnes de vaccination, le ministère de la Santé et des Services sociaux n'a pas pensé à obliger son réseau à supporter les familles ayant des enfants avec des retards de développement du langage.

Pourtant, tous sont d'avis que les troubles de la communication chez les jeunes enfants pourraient occasionner de sérieux problèmes d'apprentissage et des échecs scolaires qui coûteront encore plus cher à nos systèmes de santé et d'éducation. Les professionnels nous disent même qu'intervenir auprès des enfants de 2 à 5 ans est plus efficace qu'attendre à plus tard. Mais on attend que le problème s'installe  et se stigmatise pour ensuite donner un diagnostic et poser une étiquette sur le bobo. Cependant, lorsque cela sera fait, il faudra encore patienter sur une liste d'attente.

Nous sommes devant ce que le réseau appelle un trou de services et que la population nomme «tomber entre deux chaises». Le ministère et des agences régionales de santé ne font pas leur travail, ils doivent donner des orientations et mandater des responsables. On ne peut laisser les établissements et les corporations professionnelles se lancer la balle.

*Ce texte est une réaction aux textes sur la confusion et les manques de services dans le dépistage de la dyslexie pour les enfants, textes qui ont été publiés dans La Presse le 29 janvier.