Si au Québec des deux dernières décennies, la politique fédérale a été dominée par le débat entre souverainistes et fédéralistes centralisateurs, nous assistons maintenant à un débat entre progressistes et conservateurs.

Le NPD a contribué à ce développement en reconnaissant la nation québécoise et en proposant un fédéralisme de respect. Maintenant, au Québec, plusieurs sont d'avis que la question nationale ne se présente pas avec la même urgence que les enjeux socio-économiques et environnementaux auxquels nous devons faire face dès aujourd'hui.

Prenons, par exemple, la question de la culture. Anciennement, le cheval de bataille des souverainistes, elle est maintenant l'objet d'un vif débat principalement articulé autour de l'axe progressisme-conservatisme. Cela explique pourquoi Jack Layton a été chaudement ovationné lors du spectacle organisé cette semaine par des artistes québécois pour contester les coupes conservatrices de 45 millions$ dans le domaine des arts et de la culture.

Conservateurs, progressistes et culture

Ironiquement, pour les conservateurs, la culture ne fait pas nécessairement partie des choses à conserver! Pour eux, c'est un luxe, une dépense inutile.

Si le NPD appuie avec autant de force les revendications des artisans de la culture, c'est qu'il est conscient que les arts et la culture sont un ciment social qui nous lie les uns aux autres et nous permet de nous renouveler. Et cela, tout en apportant d'importantes retombées économiques locales. C'est pourquoi Jack Layton s'est notamment engagé à annuler les compressions annoncées par Stephen Harper et à s'assurer que la télévision et la radio diffusent plus de contenus qui reflètent la spécificité culturelle et linguistique québécoise francophone. Pour la représentation du Canada à l'étranger, une pièce de théâtre vaut bien quelques pièces d'artillerie!

Le NPD est le seul véritable parti progressiste au Parlement. C'est le NPD qui a proposé un projet de loi prévoyant que les travailleurs devraient être payés avant les banques lors d'une faillite d'une entreprise. Les libéraux, eux, ont fait front commun 43 fois en deux ans avec le gouvernement Harper de manière à permettre des réductions d'impôts de 50,5 milliards$ aux grandes entreprises comme les banques et les pétrolières. Le Bloc, quant à lui, a notamment voté avec les conservateurs contre une résolution du NPD qui demandait au gouvernement d'établir une stratégie anti-pauvreté en collaboration avec les provinces et de rétablir le salaire minimum fédéral qu'avaient coupé les libéraux.

Les progressistes québécois ne peuvent donc compter que sur le NPD pour promouvoir de manière constante leurs valeurs et assurer une opposition fiable aux conservateurs.

L'auteur est professeur de droit à l'UQAM et militant de longue date du NPD.