Nous sommes parents de trois jeunes adultes qui, même à leur âge (17, 19 et 21 ans), nous procurent encore des occasions de jouer notre rôle. Il y a trois semaines, notre plus jeune intrépide a fait une chute en planche à neige. Bilan des dégâts selon les patrouilleurs de la montagne de ski: fracture du bras.

Nous sommes parents de trois jeunes adultes qui, même à leur âge (17, 19 et 21 ans), nous procurent encore des occasions de jouer notre rôle. Il y a trois semaines, notre plus jeune intrépide a fait une chute en planche à neige. Bilan des dégâts selon les patrouilleurs de la montagne de ski: fracture du bras.

Quels sont nos choix? Aller à l'hôpital le plus près de la montagne ou écourter notre fin de semaine et rentrer à Montréal pour obtenir les soins nécessaires?

Nous avions déjà vécu le même dilemme l'an dernier lors d'un autre cas de «chute et bras cassé» de notre cadet; nous avions alors décidé d'aller à l'hôpital de Cowansville. Après 14 heures d'attente, une chirurgie pour remettre son bras en place et un plâtre plus tard, nous sommes rentrés, épuisés, à la maison. Mais bon, que peut-on s'attendre d'un petit hôpital local qui doit desservir plusieurs montagnes de ski?

Comme des doutes persistaient dans notre esprit quant aux soins reçus, nous avions effectué une visite à l'Hôpital pour enfants de Montréal le lundi suivant pour faire vérifier l'état de son bras. On nous a mentionné que le bras n'avait pas été vraiment replacé et que le plâtre était complètement inutile. On a recommencé alors tout le processus qui avait été encore plus douloureux pour notre fils.

Que faire maintenant que nous faisons face au même choix?

Forts de nos multiples expériences à l'Hôpital pour enfants de Montréal (depuis le jeune âge de nos enfants), où nous avons toujours reçu un service renversant, fin de semaine ou pas, cette fois, nous nous sommes dit que le voyage à Montréal en valait la peine! Pouvez-vous croire que deux heures plus tard, nous sommes ressortis soignés de l'hôpital ? Nous avions été vus au triage, vus par un médecin, la radiographie faite, revus par le médecin et le plâtre fait de la main à l'épaule... Mais le malheur se poursuit!

Quelques jours plus tard, notre fils de 19 ans, skieur pourtant très expérimenté, a fait lui aussi une chute lors de sa première descente du dimanche matin. Bilan possible: bras cassé... un autre!

Étant donné son âge, nous devions maintenant nous tourner vers un hôpital pour adultes sur la Rive-Sud de Montréal. Nous choisissons l'hôpital Pierre-Boucher, à proximité de notre résidence principale. Nous nous sommes présentés, avons été vus au triage pour enfin être confiés à la clinique médicale voisine, avec un rendez-vous deux heures plus tard. Là, nous serions vus par un médecin, une radiographie serait faite pour le bras et s'il était bel et bien cassé, le plâtre serait fait sur place. Magnifique... le système s'est vraiment amélioré! Allons-y!

La réalité est tout autre. Mon fils a dû attendre plus longtemps que prévu (on comprend, on lit les journaux quotidiennement), mais au moment où on lui confirme la fracture à deux endroits de son avant-bras, on lui explique aussi que la fin de semaine, on ne fait pas de plâtre à la clinique. Il devait revenir trois jours plus tard pour son plâtre!

Il pouvait donc aller acheter lui-même une attelle, à la pharmacie voisine, qui retiendrait son bras (où est l'efficacité et la gratuité des soins?), défrayer le coût du CD qui contient la radiographie, pour son rendez-vous plus tard durant la semaine.

Mon fils est donc reparti avec sa fracture et une facture ! Un court atèle de tissus va-t-il être assez efficace pour soutenir un bras blessé à ce point? Un plâtre immédiat aurait été certainement plus efficace pour contrôler les risques de déplacement des os fracturés de son bras. Et que dire de la douleur qu'il doit endurer encore pendant trois jours? Est-ce un traitement convenable?

Deux situations identiques... deux mesures! Comment expliquer que dans un hôpital anglophone de Montréal, la gamme complète des services dits orthopédiques soient disponibles (gratuitement, en plus), la fin de semaine comme la semaine, le tout en moins de deux heures ? C'est malheureux. Les hôpitaux anglophones ont-ils trouvé les moyens de leurs ambitions, eux, c'est-à-dire servir une clientèle ayant besoin de soins complets immédiatement, de façon courtoise et professionnelle? L'efficacité des soins a-t-elle une langue? Dommage.