À nous regarder vivre sur notre bonne vieille Terre qui nous a donné la vie, j'en viens à me dire que nous, les humains, sommes dans le même piètre état que notre pauvre planète.

À nous regarder vivre sur notre bonne vieille Terre qui nous a donné la vie, j'en viens à me dire que nous, les humains, sommes dans le même piètre état que notre pauvre planète.

Comme elle, nous sommes à bout de souffle, de plus en plus malades physiquement, émotionnellement et mentalement. Nos enfants sont sur le Ritalin, les adultes sur les antidépresseurs, la drogue et l'alcool, et les aînés sur les Valiums. Stressés et «bardassés» comme la Terre par tous les changements trop rapides décidés par d'autres, nous réagissons par des comportements bipolaires passant d'un «high» à un «down» en un rien de temps au gré de ce qui se passe dans notre vie, de nos changements d'humeur, des changements brusques de température, de la victoire ou de la défaite du Canadien.

Bref, comme la Terre, nous épuisons nos ressources personnelles et collectives à la vitesse de l'éclair et nous crions au secours tellement nous n'en pouvons plus. Nous sommes à bout.

Et pourtant, nous continuons à tourbillonner chaque jour dans notre vie comme des poules pas de tête dans une course effrénée vers le pouvoir, l'argent et la consommation de biens matériels, sans égard au prix à payer, et tout cela, dans un désespoir de plus en plus grand.

Nous fermons les yeux devant le décrochage scolaire et le suicide de nos jeunes sur les routes pour ne pas voir à travers eux notre propre désespoir, incapables que nous sommes de les guider vers l'avenir. De plus, nous glissons de plus en plus dans un puits sans fin de spéculation et de corruption tellement nos valeurs sont érodées. Les extrémismes de toutes sortes se nourrissant de notre égarement et de notre confusion ; nous sommes menacés de nous autodétruire.

Si un extraterrestre plus évolué que nous nous visitait, il serait bien surpris de plusieurs de nos comportements. Il verrait tout d'abord à partir de son vaisseau spatial la belle planète bleue entourée de déchets spatiaux de toutes sortes abandonnés à la suite de nos explorations. Il verrait ensuite des usines, des centrales au charbon et des puits de pétrole cracher leur poison dans l'air, au-dessus de nos têtes. Il verrait de grands espaces déboisés et des milliers de bâtiments en construction sur de fragiles bords de mer qui s'érodent. Il verrait ceux et celles qui en ont les moyens se goinfrer d'aliments sucrés, salés ou les deux à la fois, aliments auxquels nous sommes aussi devenus accros. Il verrait des gens habiter des châteaux et d'autres dans des cabanes tout en cherchant leur nourriture dans des montagnes de déchets. Il verrait des millions de gens marcher sur la rue plein de trucs dans les oreilles sans se parler entre eux.

Et malgré ce sombre portrait, il nous reste un espoir, celui de notre conscience humaine. Cette conscience humaine qui nous différencie jusqu'à preuve du contraire des animaux et qui peut nous dire d'arrêter, de réfléchir, de nous parler, de nous réorienter individuellement et collectivement, et de bâtir de belles choses ensemble.

Combien d'entre nous sont prêts à vivre jusqu'au bout l'insécurité et l'angoisse de toutes les remises en question urgentes et nécessaires, et à changer dès maintenant notre mode de vie? Combien d'entre nous sont prêts à avancer de façon sereine et courageuse vers l'inconnu d'un monde meilleur en assumant pleinement notre nouvelle façon de penser et de vivre? Pour parodier le monde du hockey, sommes-nous prêts «à payer le prix» pour mieux vivre et permettre à l'histoire humaine de se poursuivre encore longtemps?