La persévérance scolaire est cette mesure que l'on croit capable de réduire de façon considérable le décrochage scolaire. On postule que l'élève qui n'abandonne pas, qui travaille avec acharnement, qui est patient, obstiné et tenace, qui a la volonté de réussir une action, sans se laisser décourager malgré les obstacles qui peuvent survenir en cours de route, aura, ipso facto, moins tendance à décrocher. On suggère de valoriser et d'encourager la persévérance scolaire en reconnaissant les efforts de chaque élève et en l'accompagnant, et le soutenant tout au long de ses apprentissages pour l'aider à réussir à l'école.
La persévérance scolaire est cette mesure que l'on croit capable de réduire de façon considérable le décrochage scolaire. On postule que l'élève qui n'abandonne pas, qui travaille avec acharnement, qui est patient, obstiné et tenace, qui a la volonté de réussir une action, sans se laisser décourager malgré les obstacles qui peuvent survenir en cours de route, aura, ipso facto, moins tendance à décrocher. On suggère de valoriser et d'encourager la persévérance scolaire en reconnaissant les efforts de chaque élève et en l'accompagnant, et le soutenant tout au long de ses apprentissages pour l'aider à réussir à l'école.
Je ne conteste nullement une telle approche; elle renferme sûrement de nombreux aspects positifs pour encourager l'élève à ne pas décrocher. Toutefois, prétendre que la persévérance scolaire est une panacée au décrochage scolaire, c'est sous-estimer une réalité plus alarmante, c'est-à-dire un déséquilibre psychologique causé par la perception que l'élève peut avoir de son acceptation, de sa valorisation et de son appartenance au sein d'une classe ou d'une école.
Léa, en quatrième année, sent que le groupe-classe ne l'accepte plus telle qu'elle est, qu'on ne l'écoute plus lorsqu'elle exprime et partage ses idées, ses rêves, ses émotions ou lorsqu'elle fait part de ce qui l'anime, la passionne ou l'attriste. Félix en secondaire 1, sent qu'il ne vaut pas grand-chose pour son groupe, que son entourage ne reconnaît pas ses qualités et ses mérites, que rien dans le groupe ne renforce et ne maintient son estime de soi. Gabrielle, récemment intégrée en secondaire 4, ne reconnaît aucun de ces signes de solidarité qui produisent un sentiment de bien-être. Par surcroît, elle a de la difficulté à identifier la place spécifique qu'elle occupe dans le groupe.
Si de telles situations perdurent, elles peuvent créer un déséquilibre psychologique chez l'élève de sorte qu'il tentera, à sa façon, de rééquilibrer sa situation. Les trois moyens les plus abordables pour ces élèves sont d'attirer l'attention sur sa personne, d'accaparer le pouvoir de l'enseignant et de pratiquer la vengeance sous toutes ses formes. Néanmoins, toutes ces étapes ne lui permettront jamais d'atteindre l'équilibre visé, car elles ne sont qu'illusions.
À la suite de ces revers répétés, l'élève se laissera sombrer dans l'isolement, dans la solitude, dans le retrait, car il se percevra comme un échec; pour lui, rien ne vaut la peine de faire des efforts. Il décidera donc de se retirer de toute situation qui pourrait engendrer d'autres échecs. Il protégera jalousement ce qui lui reste de l'estime de soi et il ne s'exposera surtout pas à des situations qui pourraient lui enlever le peu qui lui reste de cette estime. Sa fausse croyance est celle-ci: «Si tout le monde me laisse tranquille, personne ne découvrira à quel point je suis nul, un vaurien.» Ces élèves refusent de réagir à toute motivation et de participer aux activités de la classe ainsi qu'à toutes interactions sociales. Ils sont convaincus qu'ils sont devenus des «nullités» et par voie de conséquences, ils décrochent.
Afin de pouvoir les réinsérer, il va falloir favoriser, nourrir et maintenir les sentiments d'acceptation, de valorisation et d'appartenance grâce à des interventions spécifiques sur des notions comme l'adaptation, les attentes, les besoins, l'autonomie, la confiance, la motivation, l'entraide, la fierté, l'effort, etc., en vue de favoriser des solutions durables aux problèmes d'équilibre psychologique et, par conséquent, au décrochage scolaire.