La liberté engendre la diversité d'expression et c'est de là qu'émerge l'innovation. Lorsqu'on regarde les sociétés qui se développent, elles sont la résultante de nombreuses initiatives souvent vues dans un premier temps comme étant hors norme. À l'inverse, les sociétés qui imposent une uniformité dans les façons de penser et de faire finissent par mourir. Ce fut le cas de la défunte URSS où tout devait être conforme aux règles du parti et du gouvernement.

La liberté engendre la diversité d'expression et c'est de là qu'émerge l'innovation. Lorsqu'on regarde les sociétés qui se développent, elles sont la résultante de nombreuses initiatives souvent vues dans un premier temps comme étant hors norme. À l'inverse, les sociétés qui imposent une uniformité dans les façons de penser et de faire finissent par mourir. Ce fut le cas de la défunte URSS où tout devait être conforme aux règles du parti et du gouvernement.

Dans cette perspective, le conflit en cours entre le gouvernement du Québec et l'Université McGill est désastreux. À un moment où le Québec a besoin d'idées, de nouveaux modèles et de se renouveler, le gouvernement fait tout ce qui est possible pour éteindre une des initiatives parmi les plus prometteuses que nous ayons vues depuis plusieurs années en éducation. Elle ne coûte rien aux contribuables et permet de générer des surplus à une institution pour combler ses déficits.

Le système d'éducation a besoin d'oxygène et d'être en mesure de soutenir des initiatives qui créent de la nouveauté tout en contribuant des ressources additionnelles. Et la proposition de McGill est timide. Car à 30 000$ pour un programme MBA, on est encore bien en dessous de la norme des grandes universités canadiennes. Plutôt que d'essayer d'écraser cette initiative, le gouvernement du Québec devrait se servir de cet exemple pour promouvoir les innovations dans le secteur de l'éducation.

Cet épisode n'est pas sans rappeler les péripéties vécues par plus d'un innovateur au Québec. L'Ordre des pharmaciens a tout fait pour éteindre le système de franchise que Jean Coutu a créé. Mais 20 ans plus tard, ce même Ordre a fini par décerner à M. Coutu le titre de «fellow» en évoquant par cette reconnaissance le fait que s'il n'avait pas été là, le Québec aurait été envahi par des multinationales étrangères du domaine.

Le Québec a besoin d'innovations, de nouvelles façons de penser et de faire. On ne comprend pas pourquoi le gouvernement Charest, qui se dit pour l'entrepreneuriat, l'innovation et l'amélioration de la productivité dont on a tant besoin, s'acharne dans un combat tout à fait à rebours de son discours.

Au contraire, l'initiative de McGill devrait être montrée à tout le Québec comme un exemple à suivre. Tout le monde gagne à ce type d'initiative. Le gouvernement doit cependant établir une règle rigoureuse : tout nouveau programme autofinancé devrait avoir été soumis et approuvé par le Conseil des universités, comme c'est généralement la règle pour tout nouveau programme. On ne veut pas se retrouver dans une situation cahoteuse sans contrôle.