En tant que parents et en tant qu'enseignantes, nous nous préoccupons énormément du sort de l'éducation québécoise. Puisque nous avons à coeur la réussite de nos élèves, de nos enfants, de vos enfants et des générations futures, nous souhaitons sensibiliser la population aux implications et aux conséquences des nombreux changements imposés par les différents ministres de l'Éducation des dernières décennies.

En tant que parents et en tant qu'enseignantes, nous nous préoccupons énormément du sort de l'éducation québécoise. Puisque nous avons à coeur la réussite de nos élèves, de nos enfants, de vos enfants et des générations futures, nous souhaitons sensibiliser la population aux implications et aux conséquences des nombreux changements imposés par les différents ministres de l'Éducation des dernières décennies.

Pensons seulement à la confusion semée autour des bulletins: les bulletins chiffrés (en pourcentage), suivis des bulletins critériés (1 à 5 ou A à E), puis ceux avec cotes (compétences et cotes lettrées) et finalement, traduction des cotes en pourcentage. Sachez qu'en plus, ces barèmes varient d'une école à l'autre... Dès septembre, une fois de plus, un nouveau bulletin nous sera imposé à la hâte.

Et qu'en est-il de notre culture québécoise générale? Avec l'annonce du nouveau régime pédagogique, notre héritage culturel ne semble pas être une priorité pour nos dirigeants.

Et où sont passées les sommes d'argent supposément injectées pour les services aux élèves en difficulté qui sont intégrés dans nos classes? Eh bien! nous n'en voyons pas encore les bienfaits. Par contre, voici ce que nous constatons: il y a de plus en plus d'élèves ayant des difficultés d'apprentissage ou des troubles spécifiques qui sont intégrés dans les classes régulières et pour lesquels très peu de services sont donnés.

Que dire des listes d'attente pouvant aller jusqu'à deux ans pour recevoir des services de psychologie, d'orthophonie ou de psychoéducation? Faisant face à cette réalité, seuls les parents pouvant se l'offrir se tourneront vers le privé.

Pendant ce temps, nous, les enseignants, sommes impuissants devant le manque de ressources. Nous assistons, dans l'angoisse, à ce tourbillon infernal dans lequel des enfants vulnérables et leur famille se retrouvent.

On tente de nous faire porter, à sens unique, la responsabilité de la réussite et de la persévérance scolaire des élèves, sans nous donner des moyens concrets! C'est odieux! Une classe, c'est comme un bateau. Lorsque le bateau prend l'eau parce que les problématiques se multiplient, tous les membres de l'équipage coulent, y compris le capitaine. Il n'est donc pas étonnant de voir autant de capitaines quitter le navire avant l'arrivée à destination et de voir de jeunes enseignants ne pas vouloir embarquer à bord.

Surprises et instabilité: voici notre pain quotidien! Quelle est donc la vision de ceux qui tiennent le gouvernail? En ont-ils une? Ont-ils pensé à consulter les enseignants, nous qui survivons au quotidien avec les moyens du bord pour assurer, dans ce fouillis politique, la persévérance et la réussite scolaire des élèves? Hélas, à notre grand désarroi, nous avons bien peur que non...

* Les auteures sont enseignantes au primaire à la commission scolaire des Patriotes, en Montérégie.