Plusieurs lecteurs ont réagi vivement à l'opinion de Julie Blanchette, intitulée «À quand l'émancipation masculine?», qui a été publiée dans les pages Forum de La Presse de samedi dernier.

Poussés à agir en filles

Nos ancêtres n'ont pas connu la garderie et tout ce qui découle des enfants élevés en garderies. Quels comportements les éducatrices imposent-elles à toute une génération de garçons? Qu'ils doivent agir comme des petites filles parce que les petites filles, c'est plus tranquille. Un garçon qui bouge et dérange le groupe est régulièrement rappelé à l'ordre pour se calmer. Quand peuvent-ils avoir un comportement mâle? Sûrement pas quand ils reviennent à la maison à 18h pour le souper, le bain, peut-être la télé, puis le coucher. Et plus tard à l'école? Sur la Rive-Sud de Montréal, dans une commission scolaire, 70% des enfants prenaient du Ritalin. Les professeurs trouvaient les enfants trop grouillants. Avec du Ritalin, leurs classes étaient plus calmes. L'école ne laisse pas plus la chance aux garçons d'être des garçons. Le comportement masculin ne viendra pas en féminisant les comportements juvéniles de nos jeunes dès l'âge où ils sont mis à la garderie. Que faut-il faire pour remédier à la situation? La solution, à mon avis, est d'éduquer les éducateurs. Ceux des garderies, les professeurs d'école et tous ceux qui aident au développement de nos enfants.

Claude Leprince

* * *

En quête d'équilibre

Hommes et femmes sont égaux, mais heureusement très différents! Au-delà de la différence sexuelle physique, il y une infinité de différences génétiques, des structures psychocérébrales, des comportements innés, etc. Sachant cela, il est primordial d'éduquer les enfants dans ce sens : en harmonie avec ce dont ils sont construits. Il n'est pas souhaitable d'aplanir leurs différences et de tenter de les conformer au même moule. Pour ce qui est de la réussite scolaire des garçons, ceux-ci ne devraient pas prendre exemple sur les filles. Les garçons doivent agir en garçons. Ils ne doivent surtout pas observer leurs consoeurs et tenter de faire comme elles. La réussite scolaire d'un enfant est directement reliée à l'éducation parentale. C'est une question de valeur qui se doit d'être transmise à l'enfant. La façon dont l'application de cette valeur se fait est un hybride de suivi des parents et du système scolaire. L'homme n'a pas à s'émanciper, il doit simplement retrouver son équilibre qu'il a perdu lorsque la poussée féministe lui a donné un très gros coup d'épaule. Cet équilibre se doit d'être en harmonie avec la femme, à l'image d'un couple serein.

Vincent Lapierre

* * *

Une kyrielle de modèles masculins

Il est vrai que le mâle d'aujourd'hui n'est pas le même que celui de la génération précédente et sera certainement différent de celui de la prochaine génération. Nous devons revoir plusieurs facettes de la conciliation travail-famille et des rapports homme-femme. Tout comme les identités féminines, il existe dans notre société moderne une kyrielle de modèles masculins. Il serait simpliste d'espérer que cela repose uniquement et encore sur l'éducation faite par les parents, encore moins dans la suppression des stéréotypes décrits. Il y a des différences entre les hommes et les femmes, elles se définissent en partie à travers certains stéréotypes sains qui agissent comme repères ou balises. L'analyse du décrochage scolaire qui résulterait de ces stéréotypes est aussi simpliste ; ils peuvent en être une cause, mais marginale. Une des raisons reliées au décrochage réside plutôt dans l'homogénéisation de l'éducation qui ne convient peut-être plus à notre société aujourd'hui. Je contribuerai mieux à l'émancipation de mon fils (qui a présentement 20 mois) et à ses succès scolaires en lui donnant un environnement propice à l'étude, en favorisant une ouverture envers les différences qui l'entourent, tant sexuelles que culturelles, en l'encourageant dans ses différentes entreprises et dans le respect d'autrui. Et ce n'est pas parce que sa chambre est bleue et qu'il aime jouer avec des camions que cela influencera son développement négativement.

Pierre-Luc Boucher, Laval