L'Alzheimer's Disease International (ADI), qui regroupe les sociétés nationales de la maladie d'Alzheimer de partout dans le monde, a publié hier son rapport annuel. À l'issue d'une minutieuse étude de la question, elle est arrivée à chiffrer les coûts annuels engendrés par la démence sur la planète: 604 milliards US. C'est 1% du PIB mondial, la moitié de l'économie canadienne. Déjà considérables, ces coûts sont appelés à augmenter de 85% d'ici 20 ans.

L'Alzheimer's Disease International (ADI), qui regroupe les sociétés nationales de la maladie d'Alzheimer de partout dans le monde, a publié hier son rapport annuel. À l'issue d'une minutieuse étude de la question, elle est arrivée à chiffrer les coûts annuels engendrés par la démence sur la planète: 604 milliards US. C'est 1% du PIB mondial, la moitié de l'économie canadienne. Déjà considérables, ces coûts sont appelés à augmenter de 85% d'ici 20 ans.

L'Alzheimer et les autres formes de démence coûtent cher parce qu'il faut accompagner, soigner et héberger les personnes qui en souffrent. De plus, la maladie fait perdre des revenus d'emploi aux membres de la famille qui s'occupent de leurs proches. Toutes ces dépenses vont exploser au cours des prochaines années, le nombre de gens frappés passant de 36 millions à 66 millions en 2030. «C'est seulement en investissant maintenant dans la recherche et dans des approches efficaces de soin qu'on pourra anticiper et gérer les coûts sociétaux», souligne le rapport de l'ADI.

De tels appels à la mobilisation ont été adressés aux gouvernements canadiens, notamment à celui du Québec. Il y a un an et demi, un comité d'experts présidé par le gériatre Howard Bergman a recommandé au ministre de la Santé de mettre en place rapidement un plan d'action afin de faire face à la croissance du nombre de Québécois atteints par la démence. «La maladie d'Alzheimer n'est pas perçue comme un défi prioritaire de santé au même titre que le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète et les maladies pulmonaires chroniques. Elle est encore loin de recevoir l'appui de la population et de ses représentants pour ce qui est du soutien politique et financier», déplorait le comité. Rien n'indique que les choses ont changé depuis.

Le gouvernement Charest a bien annoncé des mesures en faveur des proches aidants et des organismes communautaires. Cependant, la stratégie globale entraînant une mobilisation de tout le milieu se fait encore attendre. Quand on voit les difficultés qu'a aujourd'hui le Québec à offrir un milieu de vie et des soins de qualité aux aînés, notamment ceux qui souffrent d'Alzheimer, on peut seulement craindre que la situation se dégrade au cours des prochaines années.

Il y a, entre autres, un effort important à faire en recherche. À l'échelle mondiale, on consacre 15 fois plus de fonds à la recherche sur les maladies du coeur et 30 fois plus pour la recherche sur le cancer qu'à l'étude de la démence.

Beaucoup de sociétés restent indifférentes au sort des aînés malades, qu'on préfère oublier en les parquant dans d'obscures résidences. Cette indifférence ne peut pas durer. D'abord, elle est inhumaine dans ses conséquences pour les malades et pour leur famille. De plus, si on attend trop pour agir, les coûts sociaux et économiques de la démence vont vite devenir intolérables.