Selon les Perspectives énergétiques mondiales publiées cette semaine par l'Agence internationale de l'énergie, le monde comptera de plus en plus sur le gaz naturel pour produire de l'énergie. Les spécialistes de l'AIE estiment que le prochain quart de siècle (2010-2035) pourrait être «l'âge d'or du gaz», en raison du prix et des émissions de gaz à effet de serre relativement peu élevés de ce carburant comparés à ceux du charbon et du pétrole.

Selon les Perspectives énergétiques mondiales publiées cette semaine par l'Agence internationale de l'énergie, le monde comptera de plus en plus sur le gaz naturel pour produire de l'énergie. Les spécialistes de l'AIE estiment que le prochain quart de siècle (2010-2035) pourrait être «l'âge d'or du gaz», en raison du prix et des émissions de gaz à effet de serre relativement peu élevés de ce carburant comparés à ceux du charbon et du pétrole.

Si les États de la planète respectent les engagements pris lors de la conférence de Copenhague, la consommation de gaz naturel croîtra beaucoup plus vite que celle des autres sources d'énergie fossile. En 2035, le gaz sera sur le point de surclasser le charbon comme deuxième carburant du monde, derrière le pétrole, toujours bon premier.

L'AIE estime que la surabondance de gaz provoquée par la récession mondiale et par l'exploitation maintenant possible des gaz de schiste sera de courte durée. D'ici peu, la forte hausse de la demande en provenance des pays émergents, en particulier de la Chine, fera remonter le prix du gaz.

Le document de plus de 700 pages souligne d'ailleurs le rôle crucial que jouera l'empire du Milieu dans l'évolution de la consommation de l'énergie au cours des 25 prochaines années. D'ici 2035, la Chine deviendra le plus important consommateur de pétrole de la planète, devant les États-Unis. Par conséquent, plus de la moitié de l'augmentation des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) viendront du géant asiatique. Le succès de la lutte contre les changements climatiques dépendra donc en bonne partie des politiques mises en place par Pékin.

Les experts de l'Agence soulignent la «réussite très impressionnante» des efforts déployés par les autorités chinoises pour réduire l'intensité des émissions de GES. La poursuite de ces politiques aura un impact non seulement sur l'environnement, elle sera déterminante pour le développement des énergies propres. La Chine prévoit investir plus de 700 milliards de dollars dans le nucléaire, l'éolien, le solaire et la biomasse. Une telle poussée devrait permettre de faire baisser le prix de l'énergie produite par ces technologies. Une baisse de prix essentielle.

En effet, malgré une croissance rapide des énergies renouvelables, celles-ci continueront d'occuper une place relativement modeste en 2035. De plus, cette croissance se produira seulement si les gouvernements subventionnent généreusement ces jeunes industries, sans quoi elles ne pourront rivaliser avec les prix offerts par les filières plus anciennes.

Toutes ces données nous font réaliser combien il sera difficile pour le monde de se défaire de sa dépendance au pétrole et au charbon. Un virage a bel et bien été amorcé, mais il faudra une volonté politique de fer pour qu'on puisse le compléter