À la suite de la publication hier du rapport de la Vérificatrice générale sur les dépenses occasionnées par les sommets du G8 et du G20, le néo-démocrate Thomas Mulcair a parlé du «scandale des commandites 2.0». Bien que l'opposition ait raison de s'indigner des abus politiques commis par le gouvernement dans la gestion d'une partie de ces sommes, l'affaire n'est en rien comparable au scandale des commandites.

À la suite de la publication hier du rapport de la Vérificatrice générale sur les dépenses occasionnées par les sommets du G8 et du G20, le néo-démocrate Thomas Mulcair a parlé du «scandale des commandites 2.0». Bien que l'opposition ait raison de s'indigner des abus politiques commis par le gouvernement dans la gestion d'une partie de ces sommes, l'affaire n'est en rien comparable au scandale des commandites.

Pour ce qui est de l'ensemble des dépenses générées par les deux sommets, le rapport révèle que celles-ci ont été beaucoup moins importantes que prévu. Les différents ministères impliqués avaient estimé qu'il leur en coûterait 1,1 milliard; en réalité, la facture s'élève à 664 millions. Sheila Fraser souligne l'ampleur de la tâche: les délégations des pays participants totalisaient 2500 personnes pour le G8 et 7600 personnes pour le G20. Le gouvernement n'eut que quelques mois pour organiser ce dernier événement. Compte tenu de ces circonstances exceptionnelles, elle conclut qu'Ottawa s'est acquitté correctement de sa tâche.

La VG est plus sévère au sujet de Fonds d'infrastructure du G8 (50 millions) mis sur pied à l'occasion du sommet tenu à Huntsville, Ontario, dans la circonscription de Tony Clement, à l'époque ministre de l'Industrie. Le rapport révèle d'importantes failles dans la gestion de ce fonds. D'abord, la région concernée a reçu du fédéral des investissements 10 fois plus importants que d'autres régions du pays ayant accueilli des événements comparables. Ensuite, les documents soumis au Parlement pour approbation enfouissaient les 50 millions en question dans un Fonds pour l'infrastucture frontalière. «Le gouvernement n'a pas été transparent en ce qui a trait au but visé», déplore Mme Fraser. Cela dit, difficile de parler de cachotteries, le programme ayant été annoncé dans au moins deux communiqués de presse.

L'absence de mécanisme formel menant au choix des 32 projets d'infrastructures subventionnés (sur 242 propositions) est plus troublante. Les vérificateurs n'ont trouvé aucune documentation expliquant ce choix. Les fonctionnaires ont indiqué qu'«ils n'avaient pas été consultés pendant le processus». Autrement dit, c'est le ministre Clement qui, avec les maires de son comté, a choisi les projets. C'est ainsi que des rues ont été embellies, des édifices publics rénovés et des toilettes publiques installées dans des municipalités situées à plusieurs kilomètres de Huntsville.  

C'est le genre d'arbitraire qui fut le point de départ du scandale des commandites alors que les événements commandités étaient choisis au pif par le niveau politique. Cependant, on ne trouve rien dans le rapport publié hier indiquant que des sommes ont été dépensées pour des projets farfelus ou factices. Rien non plus montrant que des intermédiaires se sont graissés la patte.