On dirait bien que l'hiver économique achève sous nos latitudes. La Banque du Canada a donné un nouveau signe de dégel hier, en renonçant à figer son taux directeur à 0,25%. Elle est la première banque centrale du G7 à annoncer qu'elle pourra bientôt se passer de cette mesure d'urgence adoptée durant la récession. «À la faveur de l'amélioration récente des perspectives économiques, ces politiques exceptionnelles deviennent moins nécessaires», a indiqué l'institution dans son communiqué matinal. Une évolution encourageante, mais qui forcera les consommateurs à s'adapter.

On dirait bien que l'hiver économique achève sous nos latitudes. La Banque du Canada a donné un nouveau signe de dégel hier, en renonçant à figer son taux directeur à 0,25%. Elle est la première banque centrale du G7 à annoncer qu'elle pourra bientôt se passer de cette mesure d'urgence adoptée durant la récession. «À la faveur de l'amélioration récente des perspectives économiques, ces politiques exceptionnelles deviennent moins nécessaires», a indiqué l'institution dans son communiqué matinal. Une évolution encourageante, mais qui forcera les consommateurs à s'adapter.

En effet, même si la Banque s'est ménagé une porte de sortie («le moment où cela se produira sera fonction des prévisions»), elle ne l'utilisera pas à moins d'un revirement dramatique. On doit donc s'attendre à ce qu'elle profite de sa prochaine annonce, le 1er juin prochain, pour augmenter son taux directeur. De combien? Plusieurs économistes ne seraient pas surpris de la voir ajouter un demi-point de pourcentage dès la première hausse. On aura une meilleure idée de l'inflation vendredi, lorsque Statistique Canada publiera les données du mois de mars. Avec le rapport du mois suivant, la Banque aura en main deux indicateurs de tendance à court terme pour guider son annonce du 1er juin. D'autres hausses sont à prévoir au cours de la deuxième moitié de l'année, de sorte que le loyer de l'argent devrait atteindre 1,25% ou 1,5% d'ici la fin de 2010.

La position de la Banque confirme l'impression générale des derniers mois: l'économie canadienne se remet plus rapidement que d'autres de la récession. Tant mieux, surtout si cette embellie finit par réchauffer le marché de l'emploi - en particulier pour les nouveaux diplômés et les étudiants en quête d'un travail d'été. Les consommateurs, par contre, vont devoir se faire à l'idée: la dynamique est en train de changer.

Pas sur le marché immobilier, du moins pas dans l'immédiat. Au contraire, la hausse des taux va aiguillonner tous ceux qui ont l'intention et les moyens d'acheter, mais qui n'en voyaient pas l'urgence. Les autres achats, par contre, risquent de sembler moins attrayants. Surtout pour les consommateurs qui n'ont pas profité de ce que la frugalité était à la mode pour nettoyer leur bilan - les Canadiens demeurent, dans l'ensemble, très endettés. L'augmentation des taux d'intérêt va rendre ces dettes plus pénibles et le crédit moins séduisant.

Avec les concessions salariales faites pendant la crise, les hausses de taxes annoncées par les différents niveaux de gouvernement et l'augmentation générale des prix, beaucoup de citoyens risquent d'avoir la désagréable l'impression qu'il leur reste moins d'argent dans les poches. Seront-ils capables d'en mettre de côté? L'épargne est l'autre matière faible des Canadiens et les taux dérisoires des dernières années ont aggravé cette tendance. Il sera intéressant de voir si leur remontée développera le réflexe inverse.

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