À la surprise générale, les États participant à la conférence sur les changements climatiques sont revenus de Cancún avec une entente dans leurs bagages. Ce n'est pas une petite victoire pour ce sommet qu'on disait voué à l'échec. Pour y parvenir, toutefois, on a mis de côté l'essentiel. Il faudra bien y revenir dans un an. Si les participants veulent arriver à quelque chose de significatif en Afrique du Sud, ils ont intérêt à s'atteler.  

À la surprise générale, les États participant à la conférence sur les changements climatiques sont revenus de Cancún avec une entente dans leurs bagages. Ce n'est pas une petite victoire pour ce sommet qu'on disait voué à l'échec. Pour y parvenir, toutefois, on a mis de côté l'essentiel. Il faudra bien y revenir dans un an. Si les participants veulent arriver à quelque chose de significatif en Afrique du Sud, ils ont intérêt à s'atteler.  

Wendel Trio, responsable du dossier à Greenpeace, l'a bien résumé: Cancún a peut-être sauvé le processus de négociation, mais il n'a pas encore sauvé le climat. On s'est surtout entendu sur l'importance de continuer à essayer de s'entendre. Les points les plus importants étant aussi les plus irréconciliables, les délégués se sont rabattus sur des questions secondaires pour lesquelles il était possible de trouver des terrains d'entente. Les accords de Cancún ne permettront pas de contenir le réchauffement sous les 2 °C, loin s'en faut. Mais ils imposent cette direction aux parties. C'est plus qu'on en espérait à l'ouverture de la conférence.

Les textes énoncent des principes importants. Dont celui d'une aide technologique et d'une contribution financière substantielle aux pays en développement, pour les aider à affronter les changements climatiques et à conserver leurs forêts. L'émissaire américain Todd Stern s'est aussi réjoui de la portée internationale de l'entente, qui englobe toutes les grandes économies. Un accord qui n'engagerait à rien la Chine n'aurait eu aucune chance aux États-Unis.

Faire avancer ce dossier avec une majorité républicaine à la Chambre des représentants ne sera toutefois pas une mince tâche. On a vu la lettre de ce quatuor de sénateurs républicains qui, dès le début du sommet, ont exigé que les États-Unis cessent de financer des programmes climatiques dans les pays en développement.

On a aussi entendu les réserves du ministre canadien de l'Environnement, John Baird, au sujet des réductions de 25 à 40% pour les pays développés inscrites à l'entente de Cancún. Il ne s'agit pourtant que d'un simple rappel des cibles recommandées, pas d'un objectif contraignant.

Ça donne une idée du chemin qui reste à parcourir avant d'en arriver à des engagements assez ambitieux pour freiner le réchauffement. Le prochain sommet approche à grands pas, mais on est encore drôlement loin du but.

Cancún, malgré la modestie des progrès qui y ont été accomplis, est «la fondation essentielle», a fait valoir la grande responsable de la Convention cadre sur les changements climatiques, Christiana Figueres. Fondation, vraiment? Si c'est le cas, il y a intérêt à bâtir rapidement dessus. On sait ce qui arrive aux chantiers abandonnés aux intempéries.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion