C'est un portrait dramatiquement contrasté qui nous parvient de l'archipel nippon. Alors que les premières nouvelles de Tokyo étaient plutôt rassurantes, celles en provenance de l'épicentre sont autrement plus inquiétantes. Le bilan de ce séisme doublé d'un tsunami risque hélas! de s'aggraver au fil des heures.

C'est un portrait dramatiquement contrasté qui nous parvient de l'archipel nippon. Alors que les premières nouvelles de Tokyo étaient plutôt rassurantes, celles en provenance de l'épicentre sont autrement plus inquiétantes. Le bilan de ce séisme doublé d'un tsunami risque hélas! de s'aggraver au fil des heures.

La secousse n'était pas encore terminée qu'elle figurait déjà en bonne place dans le livre noir des records sismiques. Le tremblement de terre d'une magnitude de 8,9 est le plus violent à frapper le Japon en 140 ans, et le cinquième en importance dans le monde depuis un siècle.   

Des millions de Tokyoïtes, pourtant habitués aux secousses telluriques, ont eu la peur de leur vie lorsque les édifices ont tangué comme des coques de noix durant plusieurs minutes et que les transports en commun ont été stoppés en pleine course. Mais dans l'ensemble, les bâtiments et infrastructures adaptés aux séismes ont admirablement résisté. Les télécommunications ont tenu le coup et des lignes métro, ainsi qu'une partie du trafic aérien, ont repris après quelques heures seulement.

Les scènes de désolation qui nous parviennent de la région de l'épicentre, sur la cote nord-est, révèlent cependant les limites de la préparation possible. Quand la force des éléments est telle que des bateaux, des véhicules et même des habitations sont emportés par les flots, et qu'un aéroport se transforme en archipel sous la déferlante, l'être humain se sent bien impuissant.

Il faudra sans doute plusieurs jours avant de pouvoir dire si le système d'alerte précoce dont le Japon s'est doté il y a quelques années a permis de limiter les pertes de vie humaines. Pour l'instant, l'inventaire des dégâts est encore bien incomplet dans la région. On rapportait hier des centaines d'incendies, certains ayant causé des explosions dans des installations critiques (raffinerie, complexe pétrochimique), des maisons et des infrastructures dévastées, des centrales nucléaires sous haute surveillance. Mais on n'avait qu'un bilan très partiel du nombre de décès.

La communauté internationale, évidemment, s'est empressée d'offrir son aide. On ne peut cependant s'empêcher d'éprouver un certain soulagement à l'idée que le Japon, contrairement à Haïti, peut aussi compter sur d'importantes ressources locales. Et que les victimes qui doivent être secourues ou soignées ne dépendent pas uniquement de l'aide étrangère. La réponse des autorités dans les heures qui ont suivi le séisme nous rappelle que le Japon est non seulement l'une des nations les plus prospères, mais aussi l'une des mieux organisées pour faire face à une telle catastrophe.

Les efforts des prochains jours seront déterminants. Souhaitons qu'ils soient le plus efficace possible, afin que les survivants qui se trouvent actuellement en situation précaire puissent s'en tirer sains et saufs.

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