Un milliard de dollars pour la seule sécurité des sommets du G8 et du G20.

Un milliard de dollars pour la seule sécurité des sommets du G8 et du G20.

Un milliard. De dollars.

Pour la sécurité de deux sommets qui ne dureront que trois jours.

Avons-nous perdu tout sens des proportions? Ou simplement la tête?

Il y a en effet quelque chose d'indécent à dépenser collectivement une telle somme. Surtout lorsque l'on y ajoute l'ensemble des coûts des deux événements, qui vont de l'organisation (100 millions) au marketing (un pavillon, comprenant un lac artificiel: 2 millions), en passant par la revitalisation d'Huntsville (50 millions) et la sécurité alimentaire des dignitaires (1 million)...

De quoi décourager la plupart des membres du G8 et du G20 de tenir en leur sol toute conférence subséquente.

Certes, les coûts sont fort différents d'un pays hôte à l'autre. Mais cela a certainement beaucoup à voir avec la comptabilité, avec ce que les autorités incluent, ou non, dans la facture totale.

Une chose est sûre, cependant : de sommet en sommet, les besoins sont toujours plus importants, surtout en termes de sécurité. Les menaces sont plus importantes, les risques plus grands et la logistique, plus complexe.

Or l'escalade des coûts ne peut tout simplement pas se poursuivre ainsi à l'infini.

Doit-on donc demander à tout ce beau monde de rester à la maison et d'échanger par l'entremise de Skype ? Non, car ces rencontres, n'en déplaise aux gérants d'estrade, sont primordiales. Les dirigeants et leurs équipes doivent se rencontrer, échanger de manière informelle, discuter de sujets qui ne sont pas à l'ordre du jour. On serait surpris du nombre de dossiers qui progressent à la suite d'une accolade entre chefs d'État.

La solution réside ailleurs: tenir l'ensemble des sommets du G8 et du G20 dans un lieu unique, année après année. Comme c'est le cas pour le Forum économique mondial, à Davos. Ou l'assemblée annuelle des Nations Unies, à New York.

Cela serait encore plus justifié dans le cas des rencontres des 8 et 20 acteurs majeurs de l'économie mondiale. Au sommet annuel de chefs d'État, fait peu connu, il faut en effet ajouter une kyrielle d'autres réunions de travail, entre ministres, entre gouverneurs des banques centrales, entre «sherpas», etc.

Seulement en 2009, 11 rencontres ont ainsi été organisées, à Saint Andrews, Pittsburgh, Londres, Bruxelles, Lecce, Washington et Berlin.

Pourquoi ne pas tenir toutes ces réunions en un lieu unique, en en attribuant à tour de rôle la présidence? Cela aurait l'avantage de réduire substantiellement les coûts de sécurité, de permettre un partage de la facture, de choisir stratégiquement le site, de construire des infrastructures permanentes... pour une somme avoisinant probablement celle de la sécurité des deux sommets qui se tiendront dans quelques jours!

Évidemment qu'une telle chose ne se ferait pas aisément (pensons seulement au choix du lieu), mais l'idée mérite néanmoins d'être approfondie, avant que l'on se retrouve à court de pays hôte volontaire.

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