Il y a un monde de retombées entre le Grand prix du Canada, qui attire chaque année des centaines de millions de téléspectateurs fous de Formule 1, et le Grand prix de Montréal, qui a réuni des centaines d'amateurs de vélo autour du mont Royal, ce week-end.

Il y a un monde de retombées entre le Grand prix du Canada, qui attire chaque année des centaines de millions de téléspectateurs fous de Formule 1, et le Grand prix de Montréal, qui a réuni des centaines d'amateurs de vélo autour du mont Royal, ce week-end.

Mais on aurait tort de prendre ce dernier à la légère, sous prétexte qu'il n'attire qu'une poignée de convaincus en cuissard. Bien qu'elles ne se traduisent pas en juteuses cotes d'écoute, les retombées des étapes du ProTour de Québec et de Montréal n'en sont pas moins réelles.

Le premier impact est international. Quiconque a vu les images aériennes de la Vieille Capitale, mais aussi de la métropole il faut le dire, reconnaîtra la beauté des cartes postales diffusées à la télévision européenne, comme le soulignait d'ailleurs Le Figaro, vendredi.

Il s'agit bien évidemment de retombées qualitatives et non quantitatives. Les auditeurs des différentes antennes européennes et asiatiques d'Eurosport, aussi peu nombreux soient-ils, ont eu droit à des images spectaculaires qui pourraient fort bien laisser des traces profondes.

Certes, le Grand Prix de F1 et la Coupe Rogers sont davantage couverts par les médias étrangers. Mais n'oublions pas que rien ne ressemble davantage à un circuit de course qu'un autre circuit de course, même chose pour les terrains de tennis. On ne voit souvent la ville qu'en allant à la pause... En revanche, les parcours cyclistes sont de véritables parcours touristiques.

Il y a ensuite l'impact local du ProTour. Le retour du cyclisme de haut niveau en Amérique du Nord ne peut qu'exalter la popularité déjà croissante du vélo de route. Le quotidien bruxellois Le Soir avait tout faux, dans son édition d'hier, quand il notait que le vélo est aussi populaire au Canada que le curling en Belgique...

Au contraire, les coureurs du dimanche se multiplient à un rythme phénoménal au pays depuis quatre ou cinq ans, particulièrement au Québec. Mais, il est vrai, il reste à inscrire cette mode dans le temps, à développer une réelle «culture» du vélo de route, ce à quoi le ProTour peut certainement contribuer.

Il y a enfin l'impact sur les jeunes. Pour que le vélo prenne sa place de façon pérenne au Québec, une relève doit être formée. Or pour qu'une relève soit formée, il faut, d'abord et avant tout, que des jeunes s'intéressent au sport.

Encore une fois, le ProTour peut jouer un rôle important en ce sens. Il n'y avait qu'à voir les jeunes faire la queue pour obtenir un autographe de Ryder Hesjedal pour s'en convaincre. Le dernier à avoir suscité une telle attention s'appelle... Steve Bauer !

Il ne faut donc pas sous-estimer le fait que le Québec ait réussi à se dénicher non pas une, mais deux places dans le circuit ProTour, qui regroupe les meilleurs coureurs du monde. Les retombées ne sont peut-être pas aussi élevées que pour la F1, mais les elles se feront sentir pendant bien plus longtemps.

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