Le maire de Québec, que l'on compare parfois à Napoléon, a rencontré son Waterloo, lundi.

Le maire de Québec, que l'on compare parfois à Napoléon, a rencontré son Waterloo, lundi.

La Fédération internationale de ski (FIS) a mis une croix sur la montagne qui devait accueillir l'épreuve maîtresse des Jeux olympiques tant convoités. Sans le savoir, elle mettait du coup un holà à l'ensemble de la vision de Régis Labeaume.

Ce dernier, en effet, a joué un jeu dangereux ces derniers mois, en bâtissant son rêve tel un jeu de cartes, où chacune d'entre elles maintient les autres debout.

Le mont à Liguori devait permettre à Québec de déposer sa candidature pour les Jeux olympiques de 2022. Une candidature... qui devait servir à convaincre Ottawa de financer un anneau de glace ainsi qu'un amphithéâtre. Un amphithéâtre... qui devait justifier l'implantation d'une ligne de tramway financée par les gouvernements. Un tramway... qui devait stimuler l'immobilier tout le long de son parcours.

En retirant le sommet de Petite-Rivière-Saint-François de l'équation, c'est donc l'ensemble du château de cartes qui s'effondre, vu l'improbabilité des autres options, qu'elles se trouvent en Gaspésie, à Calgary, à Lake Placid ou même, dans Charlevoix. Il n'est pas impossible que Québec tente à nouveau le coup du cap Maillard, cette montagne dont la faible hauteur est responsable du bide de 2002, mais cela ne serait rien de plus qu'un gaspillage de fonds publics.

Cela dit, le château était déjà vacillant avant que la Fédération ne le jette à terre. D'abord parce que la candidature pour 2022 n'enthousiasmait que très peu les citoyens de Québec, qui s'y sont ralliés uniquement parce qu'elle les rapproche d'un éventuel retour des Nordiques.

Ensuite parce que la Vieille capitale, eut-elle obtenu le feu vert de la FIS, n'aurait eu qu'une infime chance de succès, étant donné la proximité des JO de Vancouver. Vrai, il s'est écoulé exactement 12 ans entre les Jeux de Montréal et ceux de Calgary, mais il s'agissait là d'une autre époque: le bassin de pays hôtes était plus petit et les pays émergents n'avaient pas l'attrait qu'ils ont développé depuis.

Le grand patron de la Fédération de ski avait d'ailleurs laissé entendre, le mois dernier, que même si le mont à Liguori obtenait la faveur de son organisation, la candidature de Québec était un brin trop hâtive...

Bien difficile pour le maire Labeaume, aujourd'hui, de maintenir son ultimatum du 31 décembre pour le financement de l'amphithéâtre, lancé avec beaucoup d'arrogance au gouvernement Harper. Bien difficile, surtout, de croire que ce dernier acceptera de signer un chèque en blanc pour une installation sportive qui n'a plus de justification nationale.

La fougue et l'impétuosité de Régis Labeaume ne sont plus à prouver. Ce dernier doit maintenant démontrer qu'il est capable de mettre de l'eau dans son vin, en acceptant d'intégrer le privé, d'une façon ou d'une autre, au montage financer de son nouveau Colisée. Sans quoi il risque de tout perdre, incluant la face.

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