Dans le milieu de la construction, c'est bien connu, les travailleurs, ce sont des gars. Le vrai gars, là : celui qui rote, qui pète, qui pense à la bière à la fin de son shift, qui parle de son char comme il parle de sa chick et des femmes en général. Celui qui finit toujours ses phrases avec les déclinaisons les plus saisissantes que feu l'Église nous a léguées.

Dans le milieu de la construction, c'est bien connu, les travailleurs, ce sont des gars. Le vrai gars, là : celui qui rote, qui pète, qui pense à la bière à la fin de son shift, qui parle de son char comme il parle de sa chick et des femmes en général. Celui qui finit toujours ses phrases avec les déclinaisons les plus saisissantes que feu l'Église nous a léguées.

Mais il y a aussi une autre classe d'hommes (et de plus en plus de femmes qui souhaitent intégrer ce milieu, ne l'oublions pas) : le bon gars. Le gars réfléchi, un père de famille attentif, sensible de nature. Il fait son travail minutieusement parce qu'il aime ce qu'il fait, il a le souci du détail. Pour lui (ou elle), c'est le travail bien fait qui importe.

Le soir, quand il rentre chez lui, au lieu de jouer aux bouchons de bière, il pense au fait qu'il a vu dans sa journée une foule de comportements improductifs, tout croches, qui ne suivent pas le code de la CSST ou les devis, par exemple. Hier aussi, il avait eu ces mêmes pensées. En fait, depuis six ans qu'il est en fonction, il ressasse tout ça tous les jours.

Mais gare à celui qui pense sur un chantier ! Il ne faudrait surtout pas changer l'ordre des choses. Les vrais gars du début, les toughs, qui s'entourent d'autres toughs, qui crachent à la gueule des gestionnaires qui tentent de coordonner tel ou tel chantier, eux, ils en ont du pouvoir. Un rapport de force dont l'intimidation est souvent l'instrument premier. Les gars du chantier, au pas !

Une dictature de la peur, organisée par ceux qui ont comme seule capacité d'articuler à outrance pour tirer toujours plus d'avantages déraisonnables. Revendications qui ne sont souvent pas au bénéfice de la productivité, mais qui contribuent plutôt au nivellement vers le bas. Je suis entièrement d'accord pour limiter les heures travaillées dans une journée... pourvu qu'on parle de réel travail ! Pas de prendre un café chez Tim pendant trois heures ! On parle ici des cols bleus !

Il y a des « pogne-cul » partout. Des lâches qui, devant le moindre effort, se défileront avec ruse aux tâches à faire puisque ça ne prend pas le QI d'Einstein pour réussir à se dérober.

Par contre, il y a le bon gars (ou la bonne fille) dépité qu'il lui soit impossible de participer à la hauteur de ce qu'il souhaite, de ses compétences, au chantier proposé. Ces hommes et femmes qui doivent prendre leur trou parce qu'ils ont à leur tête un extrémiste qui ne sait discerner le vrai du faux, un fendant comme on le nomme au Québec.

À leur tête, un certain Richard Goyette qui s'adresse aux médias avec la même diplomatie, la même scolarisation qu'un homme des cavernes. Est-ce avec ce genre d'homme qu'on souhaite un jour rayonner, sortir de nous ce qu'il y a de mieux ? Je ne crois pas. C'est dès maintenant que nous devons en société former des gens soucieux du bien commun.