Le budget 2010 du gouvernement Charest passera à l'histoire comme celui dont nous avions besoin afin de véritablement reprendre le contrôle sur les finances publiques du Québec.

Le budget 2010 du gouvernement Charest passera à l'histoire comme celui dont nous avions besoin afin de véritablement reprendre le contrôle sur les finances publiques du Québec.

Un budget réaliste qui, sans créer d'onde de choc à la sortie de la récession, nous indique clairement que nous ne pourrons dorénavant plus vivre au-dessus de nos moyens et poursuivre au rythme auquel nous nous étions habitués depuis des décennies.

Un budget courageux, car il s'attaque à des vaches sacrées comme les tarifs du bloc patrimonial d'Hydro-Québec, la totale gratuité des frais de santé, les droits de scolarité et les primes de performance.

Un budget pragmatique, surtout, parce qu'il adopte des principes contraignants de gestion des fonds publics qui auront une incidence à long terme sur la structure même des dépenses et des recettes de l'État. Si toutes ces mesures devaient se réaliser, l'État québécois ne serait jamais plus le même!

Il contraint tous les ministères à des règles de gestion beaucoup plus rigoureuses afin de redresser la situation des finances publiques. Les objectifs des ministères afin de contribuer à l'équilibre budgétaire devront être majoritairement atteints, à raison de 62%, par des compressions de dépenses.

En ce sens, le gouvernement a entendu l'appel de la population qui l'invitait à faire le ménage dans sa propre cour avant de puiser dans ses poches. Il tient cependant compte du fait que cela n'est pas suffisant et que tous, nous avons la responsabilité collective d'assumer notre part avec 38% de l'effort.

Ce budget s'attaque également à la structure des dépenses en contraignant leur croissance à 2,9% cette année et à 2,2% au cours des trois prochaines années, soit moins de la moitié de la croissance générale des dépenses des dernières années. Étant donné les coûts de système, ces coûts incompressibles liés à la main-d'oeuvre et à ses coûts inhérents, la rencontre de cet objectif ne pourra se faire que par une révision en profondeur de tous les programmes et des besoins de main-d'oeuvre de l'État. En fait, l'État québécois est soumis à un véritable régime minceur.

D'ailleurs, les secteurs administratifs de l'éducation et de la santé, jusque-là épargnés, seront assujettis à la règle «2 pour 1», soit deux départs d'employés pour un remplacement. De même, tous les ministres sont conviés à une révision en profondeur des programmes au cours des prochains mois et devront suivre une règle simple, mais combien efficace: aucun nouveau programme ne pourra être mis en place à moins qu'il ne s'autofinance ou que les ressources financières qu'il requiert ne soient puisées à même le financement des programmes existants.

Enfin, les dispositions du budget concernant la dette complète admirablement bien le tableau du budget 2010 avec des objectifs de réduction tangibles par rapport au PIB, financés à même les recettes du bloc patrimonial d'Hydro-Québec.

Nul doute que ce budget comporte tous les ingrédients pour un redressement durable de la situation financière du gouvernement du Québec. Il reste à voir si la rigueur et la détermination seront au rendez-vous pour en concrétiser tous les tenants et aboutissants. Car là réside en bonne partie notre capacité de nous réaliser comme collectivité et de relever avec succès les défis des prochaines décennies.