J'en ai marre! Marre de risquer ma vie à chaque jour. Cette saison, je me déplace à vélo quotidiennement et je suis respectueux du code de la route. Je peux vous assurer qu'il n'y a pas une journée où une voiture ne risque pas de me heurter. Cela n'est pourtant pas une conséquence d'un manque de prudence de ma part. Il faut se rendre à l'évidence, les vélos ne sont pas les bienvenus à Montréal, en dehors du réseau des pistes cyclables. Un automobiliste hargneux me l'a même rappelé cette semaine: «Roule donc sur le trottoir !» m'a-t-il crié. Peut-être est-il utile de rappeler que c'est interdit et dangereux...

Actuellement, le réseau des pistes cyclables en place à Montréal est nettement insuffisant. Pour se déplacer sans allonger son trajet déraisonnablement, les cyclistes n'ont d'autre choix que d'emprunter la voie publique. Or, le partage de la route est une utopie. C'est la loi de la jungle! C'est le plus fort, c'est-à-dire le plus gros et le plus rapide, qui gagne.  Le vélo est coincé entre la voiture toute-puissante, qui monopolise encore trop de place en ville, et le pauvre  piéton lui-même menacé, qui n'a souvent qu'une mince bande de trottoir.

De plus, la politesse, la courtoisie et la prudence sont devenues des denrées rares chez les automobilistes de la métropole. Il est fréquent de voir de leur part des comportements sauvages qui mettent la vie des autres en danger. Dans un tel contexte, nous sommes en droit de nous demander: comment le vélo peut-il prendre sa place?

Détrompons-nous, l'implantation de Bixi ne règle pas comme par magie un problème fondamental: l'aménagement urbain actuel est encore au tout-à-l'auto et n'est pas suffisamment favorable au vélo (ainsi qu'au piéton et au transport en commun!).

Lors d'un récent voyage à Brême en Allemagne, j'ai constaté que le vélo y avait bel et bien sa place. Sur les trottoirs de la plupart des rues était expressément aménagé un espace pour les cyclistes. Ce pourrait être une solution pour Montréal, mais ce qu'il faut surtout, c'est augmenter significativement le nombre de pistes cyclables, afin que les utilisateurs de ce moyen de transport écologique soient en sécurité.

J'espère que le règne de l'automobile prendra fin bientôt. Pour ce faire, il faut investir collectivement dans le réaménagement urbain et dans les transports en commun. Plus que des voeux pieux, j'espère que la classe politique - municipale surtout - prendra ses responsabilités en la matière pour assurer à tous une qualité de vie en milieu urbain. Je rêve du jour où un véritable plan d'urbanisme digne du 21e siècle sera mis en place dans notre chère métropole!