Quelques jours avant le scrutin de 2003, je me souviens que Jean Charest, citant fièrement son programme électoral, affirmait que sa priorité, s'il était élu, serait la santé. «Au lendemain de l'élection d'un gouvernement du Parti libéral, nous réglerons les problèmes du réseau de la santé», disait-il.

Nous voici en 2011. Plus de 1 million de Québécois n'ont toujours pas accès à un médecin de famille. Il faut patienter de longues heures dans les salles d'urgence avant d'avoir le privilège ultime d'obtenir une consultation médicale. Nos aînés, bâtisseurs de notre société, plus nombreux et plus âgés que jamais, sont-ils mieux traités depuis l'arrivée au pouvoir du PLQ il y a huit ans déjà? Le réseau est-il mieux organisé?

Pourquoi y a-t-il plus de 800 employés au ministère de la Santé et 2500 autres dans les agences de la santé? Pourquoi les gestionnaires des établissements de santé qui voient augmenter leurs déficits abolissent-ils des postes comportant des soins directs aux patients et jamais des postes de cadres? Autant de questions sans réponses. Ou du moins sans réponses honnêtes.

La langue de bois, qui est monnaie courante parmi nos politiciens, toutes formations politiques confondues, ne nous apporte que des demi-solutions et des déclarations vides de sens qui n'aboutissent que très rarement en solutions concrètes et durables pour nous, les intervenants, et surtout pour le bien-être des patients.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a déclaré cette semaine vouloir faire de Montréal sa priorité. Cela est tout à fait normal. Montréal comporte la plus grande concentration de la population du Québec et, par le fait même, le plus grand nombre de malades. Comment se fait-il que le gouvernement Charest ne réalise qu'à son troisième mandat que la grande région de Montréal doit être priorisée?

Je suis employé de ce réseau depuis 28 ans. Tant au niveau local que provincial, mes collègues de travail et moi avons subi maintes réorganisations au fil des ans et ne constatons pas de vraies améliorations, et surtout une volonté sincère de faire les choses autrement avec la participation des employés sur le terrain.

Les promesses des élus sont devenues pour moi, avec les années, de simples paroles creuses, citées ad nauseam et répétées par les médias, mais qui ne visent jamais l'amélioration à long terme de notre quotidien et celui de nos patients, qui ne sont que très rarement et réellement écoutés par les décideurs.