Le 30 août dernier, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) publiait son «Bulletin de la prospérité du Québec 2011» attribuant au Québec un C pour notre capacité générale à créer de la richesse. Pour arriver à ce résultat, le CPQ a compulsé les données sous cinq rubriques: la qualité et la disponibilité de la main-d'oeuvre, le coût de la main-d'oeuvre, la réglementation, les finances publiques et l'environnement d'affaires.

Sous cet angle, nul doute que les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Espagne auraient triomphé il y a quelques années à peine. Ces États, rappelez-vous, étaient portés aux nues pour le dynamisme de leur économie.

Aujourd'hui pourtant, l'économie de ces pays est ravagée. Les États-Unis s'enlisent avec un chômage de plus de 9%. Le Royaume-Uni a un déficit budgétaire abyssal qui force des mesures d'austérité vigoureuses. L'Irlande est en déprime et l'Espagne, au bord de la récession, a un taux de chômage apocalyptique de plus de 20%!

Pendant ce temps au Québec... Notre taux de chômage est à un niveau presque plancher, plus bas que celui des États-Unis et de l'Ontario. Il y a 4 millions de personnes qui occupent un emploi, un record. Le déficit du gouvernement est parmi les plus faibles de l'OCDE et sera colmaté dans deux ans. Le déficit de l'an dernier s'est même avéré plus faible que prévu. Et le Québec a des projets. Nous sommes en train de donner un élan historique à notre médecine universitaire. On vient d'inaugurer une nouvelle salle de concert de calibre mondial qui couronne un des plus beaux projets de réaménagement urbain des dernières décennies: le Quartier des spectacles.

Bien sûr, nos infrastructures sont à maudire, mais au moins, à voir le nombre de cônes orange, on s'en occupe. Et il y a le Plan Nord, un projet au coeur de mille débats - et c'est tant mieux! -, mais qui a la vertu première d'exister et de nous conscientiser à l'exploitation responsable de nos ressources et à l'avenir des Premières Nations et des Inuits. À travers tout ceci, l'investissement est en hausse, tant l'investissement privé que l'investissement public, et le Québec affiche une croissance fort honorable, qui entraîne notamment une baisse continue du nombre de personnes dépendant de l'aide sociale.

Le Québec que je vois est en plein mouvement et l'établissement que j'ai le privilège de diriger en est une illustration. Dans les derniers jours, 60 000 étudiants ont fait leur entrée à l'Université de Montréal et dans ses écoles affiliées, HEC Montréal et l'École polytechnique. Sept mille d'entre eux viennent de l'étranger, de partout au monde pour bénéficier de la qualité de notre formation et vivre «l'expérience québécoise» qui a un attrait immense auprès de la jeunesse du monde. Sans oublier les 9000 résidents permanents que nous accueillons, et qui font de l'Université de Montréal un vibrant reflet de la réalité sociodémographique de Montréal.

Notre université, la quatrième au Canada au chapitre de la recherche, joue un rôle moteur dans l'ascension du Québec parmi les nations les plus instruites. Notre taux de scolarisation postsecondaire nous situe au 4e rang sur les 38 pays de l'OCDE et, quoi qu'on en dise, nos jeunes élèves continuent de se distinguer dans les concours internationaux.

Pour moi, le Québec a tout ce qu'il faut pour être un premier de classe et relever les défis du XXIe siècle. J'en suis viscéralement convaincu.