Le moratoire demandé par Amir Khadir et Yann Perreau à La Romaine repose sur des faussetés.

Nous avons suivi avec intérêt les récentes sorties publiques du député de Mercier, Amir Khadir, et du chanteur Yann Perreau qui ont demandé un moratoire sur la construction des centrales hydroélectriques 1, 3 et 4 de La Romaine, sur la Côte-Nord.

Lors de leur conférence de presse et dans des entrevues subséquentes, MM. Khadir et Perreau ont donné des chiffres et des statistiques très loin de la réalité. Nous sommes inquiets de voir des données erronées être diffusées.

Au Québec, l'hydroélectricité est la fondation de la production d'électricité. Ailleurs dans le monde, on utilise d'autres formes d'énergie de base, comme le charbon ou le gaz. Nous avons le grand avantage d'avoir une énergie de base qui est propre, renouvelable et fiable. Hydro-Québec produit 98 % de son électricité grâce à ses centrales hydroélectriques.

Nous comprenons qu'Hydro-Québec se doit de respecter de très hauts critères environnementaux lors de la construction d'une nouvelle centrale et nous ne remettons pas ça en doute. Hydro-Québec est d'ailleurs très consciente de cet enjeu et développe ses projets dans cette perspective. Preuve de cela, l'Observatoire des énergies renouvelables, une organisation internationale spécialisée en énergies renouvelables, a affirmé que le projet Eastmain 1A-Sarcelle-Rupert est un modèle d'intégration des préoccupations environnementales.

La filière hydroélectrique québécoise est une fierté ici. Grâce à Hydro-Québec et ses clients, nous pouvons nous offrir des nombreux services publics. L'an dernier, ce sont 1,9 milliard de dollars qu'Hydro-Québec a versés en dividendes au gouvernement du Québec. La construction de nouvelles centrales permettrait d'augmenter ce montant.

M. Perreau a affirmé que les kilowattheures produits à La Romaine seraient vendus à perte, car il en coûterait de 9 à 12 cents par kilowattheure et qu'il serait vendu 5,5 cents. Or il a été maintes fois soulevé que le coût du kilowattheure est de 6,5 cents, avant les redevances hydrauliques versées au gouvernement du Québec. À cela s'ajoute le fait que les centrales du projet, qui seront mises en exploitation entre 2014 et 2020, produiront pendant plus de 50 ans, voire 100 ans.

Quant au prix à l'exportation, il évolue en fonction du marché. Par exemple, le prix de départ du contrat récemment signé avec le Vermont est de 5,8 cents US le kWh en 2012. Ce prix évoluera par la suite en fonction du marché, et il y a tout lieu de croire que ce prix dépassera rapidement le coût de 6,4 cents le kWh du projet de la Romaine.

De plus, cet argument fait abstraction du fait que l'hydroélectricité permet aux consommateurs québécois d'avoir les tarifs d'électricité parmi les plus bas en Amérique du Nord.

Les exportations d'électricité ont représenté 17 % du bénéfice net d'Hydro-Québec l'an passé. Devrions-nous empêcher de développer cette filière d'énergie renouvelable ? Actuellement, 50 % de l'énergie produite aux États-Unis provient du charbon. Si nous étions en mesure de produire davantage d'électricité ici grâce à nos rivières, ce pourcentage pourrait diminuer et, dans l'ensemble, ce sont moins de gaz à effet de serre qui seraient créés en Amérique.

Nous comprenons mal pourquoi certaines personnes qui sont opposées à l'hydroélectricité se permettent d'utiliser des données erronées pour faire valoir leur opinion. Nous nous demandons aussi quand les médias questionneront les porte-parole qui donnent ces chiffres. Les médias connaissent la réalité, pourquoi ne pas poser une question en direct lorsque des gens propagent de faux résultats ?