Nos planificateurs urbains s'acharnent contre les pauvres gens.

Sans la densification urbaine, point de salut. Voilà la belle affaire! Les experts en planification urbaine sont unanimes: les bungalows doivent disparaître au profit des condos. Il faut développer les transports en commun et freiner l'étalement urbain.

Nos spécialistes de la planification urbaine n'aiment pas les banlieues. À leurs yeux, l'étalement urbain est une pandémie, le résultat d'un déficit de planification qui permet la vente de terrains et la construction des maisons en fonction des préférences des citoyens. Quelle aberration! Comment a-t-on pu vivre si longtemps sans cette horde de planificateurs s'acharnant à gérer nos vies?

Imaginez notre vie sans planificateurs urbains. Nous n'aurions sans doute peut-être jamais connu les bulles immobilières... ou, en tout cas, elles auraient plafonné plus bas. Car voyez-vous, il suffit de confier le développement d'une ville à un planificateur pour faire augmenter le prix des habitations.

D'abord, il interdira la construction domiciliaire dans tel ou tel secteur au nom de l'étalement urbain, du réchauffement climatique, du patrimoine agricole, de la protection d'une espèce de grenouille et j'en passe. Une fois qu'il aura créé une rareté dans l'offre de terrains, il obligera l'entrepreneur à lui demander une autorisation ou un permis qui prendra des mois, voire des années à être délivré. Finalement, ce même entrepreneur devra se conformer à une panoplie de normes, de règlements et de procédures. Tout ça, évidemment, pour conforter quelques groupes de pression et augmenter les recettes fiscales de la grande ville.

Par la magie de la planification, la maison de 100 000$ que vous convoitiez coûte désormais... 250 000$. Consolez-vous! On vous a protégé contre vous-même. C'est connu, un agent immobilier aurait pu vous forcer à acheter une maison de banlieue contre votre gré.

Nous vivons dans un monde où les planificateurs urbains se concertent pour décider où et dans quel type d'habitation les gens doivent vivre. Un monde où ce sont des technocrates qui décrètent qu'une famille à faible revenu vivra dans un HLM ou un logement multifamilial du centre-ville.

Comme si plus personne n'aspirait à s'offrir une maison avec un petit bout de terrain pour jouer avec ses enfants, faire du jardinage ou... laver sa voiture. Parce que, voyez-vous, cette damnée voiture, celle que nos planificateurs veulent bannir, c'est aussi elle qui a permis à beaucoup de familles d'accéder à leur rêve de propriété. Alors qu'auparavant l'auto était réservée aux mieux nantis, à peu près tout le monde peut maintenant s'en procurer une, ne serait-ce que pour aller vivre dans un bungalow de banlieue pour échapper aux coûts faramineux de la planification urbaine.

On a beau dire, mais ceux qui prétendent se soucier des gens à revenu modeste sont aussi ceux qui privent plusieurs familles des joies de la propriété. En s'acharnant contre l'étalement urbain, nos planificateurs s'acharnent aussi contre les pauvres gens.