Je travaille avec une équipe de gens responsables et compétents, dont la connaissance des règles de sécurité et les préoccupations de tous les instants nous permettent de bien accomplir notre travail. Notre métier, les conditions de chantier, les outils que nous manipulons l'imposent.

Nous travaillons sous l'eau, froide, souvent mouvementée, sans visibilité, polluée, et cela sans compter les équipements encombrants et lourds que nous manipulons pour réparer ponts, quais et barrages.

Je fais ce métier que j'aime pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille de quatre personnes, sans qu'aucun des cinq syndicats du secteur de la construction ne m'ait jamais trouvé un job.

Comme nous le savons tous, il y a quelques jours, des fiers-à-bras, des représentants d'un syndicat, ont coupé le courant alimentant le compresseur d'alimentation d'air alors que deux plongeurs se trouvaient sous l'eau. Malgré les informations fournies par le responsable des plongeurs, Éric St-Onge, qui les a prévenus qu'ils mettaient des vies en danger.

Ce que nous savons, c'est que si jamais un membre de l'équipe oublie de mettre du gaz dans le compresseur d'alimentation d'air, cette omission serait une erreur qui pourrait être fatale et lui faire perdre la considération de ses pairs, sinon son emploi.

Ces fiers-à-bras, représentants de la FTQ, ont volontairement mis des vies en danger et proféré des menaces à celui qui était préoccupé par la sécurité de ses collègues.

Nous savons que cet événement aurait pu causer la mort de mes deux confrères plongeurs, bouleversé leur famille et leur équipe de travail. Il aurait pu aussi mettre en péril le respect des échéanciers pour la construction et la réparation des équipements par ces plongeurs.

Je me demande pourquoi les journalistes ne précisent pas ce que nous savons tous dans le domaine de la construction: cette opération antidémocratique était dirigée par les responsables de la FTQ et du Conseil provincial (International). Pourquoi omettons-nous de les nommer? Pour le bénéfice du grand public?

Je suis non violent, mais je ne sais pas comment j'aurais réagi à la place d'Éric St-Onge.

Les comportements des fiers-à-bras de la FTQ sont inadmissibles.

Les propos du président de la FTQ, M. Michel Arsenault, largement diffusés, nous portent à croire que nous sommes revenus dans les années 70 avec des pratiques de terreur, de brasse-camarade et de chantage.

Si on veut considérer la FTQ comme un partenaire social crédible, il faudra demander à M. Arsenault de remettre en question un niveau de discours inacceptable et de consulter ses membres sur le désir et la manière de modifier des règles de fonctionnement. Pourquoi ne pas remettre en question la formule Rand et la manière d'adhérer à une organisation syndicale?

De plus, j'inviterais M. Arsenault à faire preuve de politesse quand il s'adresse à la ministre Lise Thériault, que nous avons choisie démocratiquement.

J'aurais encore bien des choses à dire sur ces «protecteurs des travailleurs» qui ne font que protéger un ordre établi qui les sert. Ordré établi pour combien de temps encore?