L'auteur est vice-président, Affaires juridiques, Gesca Ltée. La lettre reproduite ici a été envoyée à Mme Jean Crowder, présidente du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes.

Madame la Présidente,

Nous désirons par la présente porter à votre connaissance et à celle des autres membres du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique que vous présidez le fait que, dans le cadre de sa comparution du 20 octobre dernier, le président et chef de la direction chez Quebecor, Quebecor Media et Corporation Sun Media, monsieur Pierre-Karl Péladeau, a énoncé des propos inexacts et injustifiés à l'égard de La Presse Télé.

Dans la perspective d'étayer son argumentaire voulant que les entreprises de son groupe sont les seules qui soient véritablement en mesure d'enquêter sur la Société Radio-Canada, après avoir outrageusement traité les grands médias canadiens que sont le Globe & Mail, le Toronto Star, le National Post, Gesca et CTV d'«inféodés», monsieur Péladeau a notamment affirmé à l'égard de La Presse Télé : «[...] ce producteur a reçu 150 millions de dollars en crédits d'impôt. Il vend 80% de sa programmation à la CBC/Radio-Canada, mais plus précisément à Radio-Canada, puisqu'il s'agit d'émissions francophones.»

Or, ces affirmations sont fausses et injustes. D'abord, même en tenant compte à la fois des crédits d'impôt fédéraux et provinciaux applicables à ses productions télévisuelles, La Presse Télé n'a reçu qu'à peine le cinquième de ce montant depuis qu'elle a commencé à exercer ses activités en 2002.

En ce qui a trait à la vente de nos émissions à la Société Radio-Canada (SRC), les chiffres avancés par monsieur Péladeau sont également exagérés.

Ce que ce dernier n'a pas dit aux membres du Comité, alors qu'il le sait pertinemment bien, c'est que si autant d'émissions de La Presse Télé ont été diffusées sur les ondes de la SRC plutôt qu'à TVA, c'est d'abord et avant tout parce que TVA n'a jamais voulu diffuser les émissions produites par La Presse Télé, politique qui nous a été signifiée par un président de TVA lors de la fondation même de La Presse Télé. Dans ce contexte, il est alors inévitable que nos émissions soient fréquemment achetées par le deuxième diffuseur en importance dans le marché québécois.

De surcroît, Quebecor a encore récemment refusé que La Presse Télé produise la série télévisuelle fort prometteuse de Réjean Tremblay, Les jeunes loups, sur laquelle La Presse Télé détenait pourtant les droits, et ce, malgré une expertise reconnue et maintes fois primée (Les Parent, Les chefs, La Petite séduction, etc.). Dans les circonstances, La Presse Télé n'a eu d'autre choix que de recéder, moyennant compensation, les droits sur la série et libérer l'auteur de toutes ses autres obligations contractuelles.

Nous vous prions d'agréer, madame la Présidente, l'expression de nos sentiments les plus distingués.