Dans le texte de M. Simard, on traite des impacts des décisions inefficaces de nos gouvernements, précisément dans le domaine des services aéroportuaires. On y apprend que ce sont les voyageurs qui sont victimes de ces sagas et que les aéroports de Burlington et Plattsburgh nous protègent des effets des décisions douteuses à l'aéroport Montréal-Trudeau.

Mais à une époque où le Québec cherche à développer son économie, comment pouvons-nous nous réjouir de voir des retombées économiques nous passer sous le nez? Il y a, sur la rive sud de Montréal, un aéroport qui pourrait offrir une alternative plus qu'intéressante à Pierre-Elliot-Trudeau pour de nombreux voyageurs: l'aéroport St-Hubert/Longueuil.

En 2004, le gouvernement fédéral a cédé à Développement Aéroport St-Hubert de Longueuil (DASH-L) les actifs de cet aéroport et le mandat de le développer. Depuis, cet organisme et la Ville de Longueuil ont déployé beaucoup d'énergie au développement de cet aéroport qui pourrait offrir différents créneaux: vols d'affaires vers Toronto, équipes sportives et culturelles ainsi que des vols nolisés privés vers des destinations soleil et l'Europe.

Imaginez la scène: plus besoin de se présenter trois heures à l'avance pour son vol, pas de congestion routière pour se rendre à l'aéroport, desserte rapide et efficace en transport en commun à partir de la Rive-Sud... Il y a des moments où il faut faire preuve de vision. La reconnaissance d'un aéroport concurrentiel et polyvalent sur la Rive-Sud bénéficierait à l'ensemble de la population du Québec.

D'aucune façon, la présente n'a pour but de dénigrer les responsables de l'aéroport de Plattsburgh, qui font réellement un travail remarquable. Un travail exceptionnel en fait, car «l'aéroport américain de Montréal» ne se gêne pas pour séduire directement les Québécois, en animant des kiosques lors d'événements comme le Salon national de l'habitation qui a eu lieu récemment!

Notre intention vise plutôt un questionnement pour notre communauté citoyenne, d'affaires et politique dans ce dossier qui inclut des enjeux municipaux, régionaux, provinciaux et même fédéraux. Comment se fait-il qu'en 2010, six ans après la cession de l'aéroport, nous laissons 600 000 Québécois traverser la frontière en automobile quand nous avons un joyau situé sur la rive sud de Montréal? Avons-nous les moyens de laisser filer ces revenus aux États-Unis?

Malheureusement, la zone aéroportuaire de St-Hubert est méconnue et a fait la manchette récemment pour l'insatisfaction de certains citoyens face au bruit qu'elle génère, plutôt que pour son potentiel de développement. Des audiences publiques ont eu lieu récemment et une solution est en voie d'être trouvée pour régler cette problématique. Le développement de l'aéroport de St-Hubert/Longueuil est lié à un projet de subvention de 60 millions, qui a été déposé aux niveaux supérieurs du gouvernement et qui doit recevoir sous peu son feu vert.

Il serait important de ne pas répéter les «décisions douteuses» faites par le passé dans le domaine aéroportuaire. Après plusieurs années, peut-être le temps est-il venu pour Aéroport de Montréal (ADM) et DASH-L de s'asseoir à une même table et d'envisager de travailler ensemble pour le bénéfice de nos citoyens et de notre économie. J'invite tous les intervenants associés de près ou de loin à ce dossier à se manifester pour le développement de l'aéroport St-Hubert/Longueuil.