Le président Barack Obama signe mardi le projet de réforme du système de la santé adopté par le Congrès dimanche soir. Près de 32 millions d'Américains de plus seront ainsi couverts par l'assurance-maladie. Croyez-vous que cette loi aidera ou nuira aux démocrates aux élections de mi-mandat en novembre, et au président Obama lui-même s'il devait se représenter en 2012 ?

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Charles Savard : « Plusieurs facteurs militent en faveur d'Obama à cet égard. Il existe bien sûr aussi des facteurs négatifs, mais je préfère les ignorer dans l'euphorie du moment, car il s'agit d'un accomplissement sans précédent. Barack Obama a réussi ce qu'aucun président n'avait été en mesure d'accomplir dans toute l'histoire américaine, réformer le système de soins de santé, et ce, malgré l'avalanche de désinformation et les campagnes de peur véhiculées par la droite radicale et le Parti républicain et orchestrées par le lobby des compagnies d'assurance. Aux États-Unis, un tel exploit revêt une importance énorme et confère à son auteur une aura indélébile. Cet exploit pourrait marquer un point tournant de sa présidence. À moyen terme, les démocrates voudront de plus en plus être associés au prestige d'Obama et les Républicains qui ont voulu "tuer la politique" du président devront payer le prix de leur erreur stratégique et de leur coupure avec la réalité.

Les électeurs préfèrent les gagnants et fuient les extrémistes, alors si  Obama projette maintenant une image de gagnant, les Républicains devront, après cet échec cuisant, mettre le chapeau d'âne des perdants qui deviendra de plus en plus lourd à porter à mesure que les citoyens constateront la présence des bénéfices immédiats de la réforme et l'absence des "comités d'euthanasie" et autres visions apocalyptiques annoncées par les Sarah Palin de ce monde. Ce facteur jouera un rôle déterminant chez les "indépendants", les électeurs qui ne sont inscrits dans aucun parti mais qui votent quand même aux élections (en 2008, ils ont fait la différence pour l'élection d'Obama). Le refus d'être associé à des perdants et les accents extrémistes de la droite radicale feront fuir ces indépendants dans le camp démocrate ou, à tout le moins, diminueront leur ardeur conservatrice.

De plus, le bassin de recrutement de la droite radicale s'appauvrit.  Les jeunes, les scolarisés, les immigrants, les minorités et de nombreuses autres cohortes croissantes de la population américaine refusent de plus en plus de s'associer à ce mouvement. Ne reste qu'un profil démographique en voie d'extinction, illustré par la caricature du sectaire de banlieue pourchassant les enfants qui osent s'aventurer sur sa pelouse. On trouve de plus en plus dans ce mouvement des manifestations d'intolérance, de sexisme, d'homophobie, de racisme et même de sédition (mouvements séparatistes au Texas et en Alaska), ce qui contribuera de plus en plus à le marginaliser.   

L'avenir dira si ces lignes constituent une analyse perspicace ou n'expriment que des voeux pieux.»

Photo: AP

Barack Obama a signé peu avant midi le texte de loi.