L'Assemblée nationale entreprend cette semaine l'étude du projet de loi 103 qui vise à limiter le recours aux écoles primaires non-subventionnées pour obtenir le droit d'instruire ses enfants en anglais. Plusieurs s'opposent à ce projet, estimant qu'il faudrait empêcher les parents francophones et allophones d'envoyer leurs enfants dans une école anglaise non-subventionnée. On suggère aussi d'appliquer la loi 101 aux cégeps. Qu'en dites-vous?

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VOS COMMENTAIRES

Non, il ne faut pas la renforcer.

Pour moi, qui suis un francophone, je n'aime pas que le gouvernement me dise où je dois faire envoyer mes enfants. L'éducation de mes enfants est ma responsabilité. Je trouve qu'apprendre l'anglais est aussi important que le français dans ce nouveau monde. Je crois que le gouvernement doit respecter le choix des parents.

Patrick Chabot

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Renforcer les règles

Il faut aussi abolir les subventions aux écoles privées souvent confessionnelles et leur imposer des impôts et des taxes municipales et scolaires et ne plus émettre de déductions d'impôt pour les frais de scolarité de ces écoles privées.  Bref, les faire fermer légalement, plutôt que se gargariser de bons principes.  De plus, en matière de recrutement de nouveaux arrivants s'inspirer de la méthode néerlandaise (qui exige de démontrer la maîtrise du néerlandais à partir du pays d'origine), ou de la Suisse et de l'Allemagne avec des permis de travail. Étendre à tous l'obligation pour les entreprises d'être en mesure de servir la clientèle en français (la minorité québécoise anglophone étant de 8%). Pour l'obtention de permis et de numéro de taxes, une démonstration de preuve de services en français devrait être faite avant l'acceptation.

Jean Huard

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La loi 103 aux oubliettes

Connaissez-vous un endroit au monde où les gens qui y vivent accepteraient d'éteindre leur langue à petit feu? Madame St-Pierre aime bien parler de l'image du Québec à l'étranger, elle n'a pas dû sortir souvent, car passé la limite du Québec, la plupart des citoyens d'ailleurs ne connaissent même pas notre existence.  Parlez-en aux immigrants qui arrivent avec un anglais baragouiné.  Allez donc vous faire servir en français dans un restaurant chinois de Brossard ou un restaurant indien de parc Extension.  La loi 101 doit être étendue aux cégeps et la loi 103 mise aux oubliettes.  Soyons aussi francophones que les Suédois sont Suédois, le reste n'est que vile bassesse de politicienne aveuglée par son intérêt électoral.

Guy McCrea, Brossard

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Angliciser le Québec

Il faut au contraire angliciser tout le Québec jusqu'à ce que plus personne n'emploie ce dialecte qu'est le français! Poussons à fond les cégeps et les universités de langue anglaise ! Exigeons d'être servis et soignés en anglais! De toute façon, c'est ce qui nous pend au bout du nez. Vive l'inertie. Vive l'absence de fierté. Vive les autres.

Caroline Moreno

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Une langue en voie d'extinction

Ma langue, madame, c'est mon coeur, c'est ma mère, c'est mon sang, c'est ma sueur et ma sève. Ma langue, c'est aussi la vôtre, madame, celle de vos pères et mères, vos aïeux dans la même chaloupe. Notre langue, madame, c'est notre âme. On n'émiette pas son âme pour en faire une chapelure de peuple!  Nous avons dégénéré le Grand Pur, l'autochtone. Nous avons méprisé sa race jusqu'à le détourner de lui-même!  Aujourd'hui, vous détournerez-vous de la chaloupe de vos ancêtres? Vous ne semblez pas avoir froid, vous, dans vos habits d'esclave... Vous savez que je ne suis pas armée, que je tiens à peine debout. Mais prenez garde, madame, que je monte à vous!  Ma langue, madame-ministre, Saint-Pierre de la culture, c'est mon feu!  Il reste encore un peu de patience entre nous, autour de la table, près de ce feu. Au bout de ce peu de patience, j'aime mieux ne pas y penser.

Monique Miville-Deschênes, Saint-Jean-Port-Joli

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Normal

Il faut que le Québec devienne aussi français que l'Ontario est anglais, que l'Italie est italienne et que l'Allemagne est allemande. Rien de plus normal! Il n'est pas question que nos taxes servent à angliciser le Québec.

Daniel Roy, C.A

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N'y touchez pas

Madame St-Pierre,

Grâce à la loi 101, le Québec est francophone. Le lobby anglophone et allophone doit être très fort pour que le Parti libéral aille de l'avant avec ce projet de loi. Est-ce vraiment brimer le droit des anglophones et des allophones de les envoyer à l'école française? Je ne le pense pas. Si j'allais vivre dans un autre pays, je serais bien obligée d'y apprendre la langue, ne serait-ce que pour y vivre agréablement et pouvoir échanger avec mes nouveaux concitoyens !  Est-ce que les provinces de l'ouest se disent: « Ah, pauvres petits francophones, ils ne peuvent aller à l'école française ! »  Non, le reste du Canada ne respecte même pas le fait que le beau grand Canada est censé être bilingue!  L'anglais est facile à apprendre, contrairement au français. Combien de Québécois sont parfaitement bilingues, contrairement aux citoyens des autres provinces? De grâce, ne gâchez pas la sauce avec ce projet de loi. Si les gens veulent envoyer leurs enfants à l'école anglaise, qu'ils le fassent, mais au privé, sans subvention et sans droit, après un ou trois ans, d'intégrer l'école subventionnée. Il y va du droit à l'intégrité des Québécois

Diane Ialongo,  Montréal

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Une réaction unique pour une situation unique

Sur le sujet précis de l'accès élargi à l'école anglaise (projet de loi 103), il ne faudrait pas permettre un tel contournement de la Charte de la langue française. Cette dernière devrait étendre son application aux écoles privées non subventionnées. La Cour suprême devrait prendre acte de cette décision gouvernementale, décision qui ne remet pas en cause le principe de la liberté d'enseignement (ou le droit à l'existence des écoles privées). Ce qui est restreint, c'est le choix de la langue d'enseignement dans les écoles privées. Mais que faire devant une Cour suprême qui s'est déjà prononcée sur le sujet et qui a forcé la main au gouvernement? J'estime que la Cour suprême a ici erré. De nouveau, que faire? Dans un État de droit, la question est pour le moins délicate. Mais dans ce cas-ci, cas absolument exceptionnel, le gouvernement devrait réitérer son choix législatif en faveur de l'enseignement obligatoire en français et attendre la réaction de la Cour suprême. Nous sommes devant une situation qui me semble unique. À une situation unique, une réaction unique!

Michel Lebel, ancien professeur des droits et libertés de la personne

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Un grand risque

Je demeure à Laval et souvent, je ne peux même pas me faire servir en français. Certains commerçants n'essaient même pas de parler en français. Nous sommes en train de perdre ce qu'on avait gagné avec tous les efforts consentis des dernières années

Roxane Dubois Laval