Des scientifiques canadiens participent à une expérience menée en Europe par une équipe internationale de chercheurs visant à reproduire l'instant suivant le «big bang».

L'expérience, qui commencera le mois prochain, recréera, à l'aide d'un grand collisionneur hadronique de 10 millions $, ce qui s'est produit au cours de la seconde qui a suivi le big bang.

Les résultats de l'expérience pourraient remettre en question les théories de la physique et permettre la découverte de nouvelles particules et de dimensions

jusqu'ici inconnues.

L'expérience vise également à prouver l'existence du boson de Higgs, surnommée la particule de Dieu, qui donne une masse à tout ce qui se trouve dans l'univers. La particule est au coeur du modèle de la physique, mais n'a jamais été observée.

Les premiers essais dans le collisionneur commenceront le 10 septembre et les premières collisions auront lieu de la fin octobre au début novembre.

Le directeur du laboratoire national de physique nucléaire et des particules TRIUMF, à l'Université de la Colombie-Britannique, Nigel Lockyer, a indiqué que l'expérience pourrait également produire des petits trous noirs et apporter de nouvelles informations sur l'énergie sombre et la matière noire.

L'expérience se déroulera à 100 mètres sous la frontière franco-suisse, en Europe.

Deux nuages de protons, comptant trois billions de particules chacun, entreront en collision dans un long tube circulaire de 27 kilomètres à une vitesse atteignant presque la vitesse de la lumière, ce qui fera exploser les protons en morceaux et qui, idéalement, permettra un trésor de découvertes.

Des chercheurs canadiens ont construit des éléments d'un appareil qui servira au projet. ATLAS est un détecteur en forme de canette de boisson gazeuse, qui est presque aussi long qu'un terrain de football et qui pèse 7000 tonnes.

Le détecteur analysera les résultats de la collision des particules et enverra par la suite les données à 10 laboratoires autour du monde, dont celui de TRIUMF, qui procèderont à des analyses pendant plusieurs années.

Cinq universités canadiennes - l'Université de Victoria, l'Université Simon Fraser à Burnaby, en Colombie-Britannique, l'Université de Toronto, l'Université d'Alberta à Edmonton et l'Université McGill de Montréal - traiteront les données produites par TRIUMF.

Plus de 2500 scientifiques et ingénieurs venant de 35 pays ont participé à la construction d'ATLAS. Le participation de TRIUMF au projet, sur le plan du matériel et de l'expertise, accorde un accès privilégié aux scientifiques canadiens à cette expérience d'envergure.