Le Vatican a annoncé mardi un colloque sur la théorie de l'évolution à l'occasion du 150e anniversaire de «l'origine des espèces» de Darwin, un ouvrage qui n'a «jamais été condamné par l'Église catholique», a rappelé son «ministre de la Culture» Gianfranco Ravasi.

Le colloque prévu à Rome du 3 au 7 mars 2009 veut prendre le contre-pied du «créationnisme» défendu par les courants fondamentalistes chrétiens, particulièrement influents aux États-Unis.

Ceux-ci, qui en restent à une lecture littérale de la Bible, rejettent la théorie selon laquelle l'espèce humaine est le fruit d'une longue évolution et réclament l'enseignement du créationnisme à l'école.

«Il n'y a aucune incompatibilité entre la théorie de l'évolution et le message de la Bible», a souligné mardi Mgr Ravasi, président du conseil pontifical pour la Culture, lors d'une conférence de presse.

«Ce n'est pas la théorie de l'évolution, en tant que théorie scientifique, qui est en soi incompatible avec la foi en un Dieu créateur, mais le fait d'en ériger quelques éléments en clé d'interprétation de toute la réalité», a ajouté Marc Leclerc, professeur à l'université pontificale grégorienne.

Cette institution jésuite est l'organisatrice du colloque avec l'université Notre Dame de l'Indiana (États-Unis).

Le père Leclerc a aussi pris ses distances avec la théorie du «dessein intelligent», une «explication alternative» aux «insuffisances» du darwinisme qui aurait selon lui contribué à créer la «confusion».

Avec le dessein intelligent, «la finalité divine viendrait se substituer au mécanisme (de l'évolution), alors qu'il s'agit clairement de deux niveaux distincts», a-t-il souligné.

Mgr Ravasi a rappelé que les papes Pie XII, Jean Paul II et Benoît XVI se sont intéressés à la théorie de l'évolution.

Benoît XVI y a consacré deux rencontres privées durant ses vacances en septembre 2006 et septembre 2007, soulignant cependant à ces occasions que les théories de Charles Darwin n'étaient pas suffisantes pour expliquer les origines de la vie.

Des scientifiques et des philosophes de diverses écoles de pensée ont été invités au colloque du Vatican avec des théologiens catholiques et protestants.