Le virus Ebola responsable d'une épidémie qui a fait 37 morts en Ouganda en 2007, sur 149 personnes infectées, était une souche inconnue de ce pathogène parmi les plus redoutés du monde, selon une étude publiée jeudi aux États-Unis.

Cette nouvelle variété baptisée Bundibugyo ebolavirus, du nom de la collectivité où l'épidémie s'est produite, porte à cinq le nombre de souches différentes désormais connues de ce virus.

L'infection s'est produite dans les «townships» de Bundibugyo et aussi de Kikyo en novembre 2007, précisent les auteurs de l'étude, des médecins américains et ougandais.

Plus d'un patient sur trois infectés avec cette nouvelle souche a succombé, précisent ces chercheurs dont les travaux paraissent dans la revue américaine PLoS Pathogens, publiée en ligne par la Public Library of Science (PLoS).

Les pathogènes Ebola et Marburg sont les deux principales catégories de filovirus provoquant des fièvres hémorragiques dont le taux de mortalité est très élevé.

Les premiers symptômes sont généralement une température élevée, de l'épuisement, des étourdissements et des diarrhées ainsi que des douleurs musculaires.

Ces symptômes sont souvent confondus avec la fièvre jaune ou la grippe dans la mesure ou des fièvres hémorragiques sont rares.

Alors que le virus se propage dans l'organisme, la victime commence à avoir des saignements sous la peau et dans certains cas particulièrement sévères, de la bouche, des oreilles et des yeux.

Les pertes de sang, l'état de choc et la défaillance des organes entraînent un coma, du délire et dans de nombreux cas la mort dans les trois à sept jours après l'apparition des symptômes.

La médecine a détecté Ebola pour la première fois 1976 au Zaïre, appelé désormais République démocratique du Congo (RDC), où avait éclaté une épidémie de fièvre hémorragique.

Son nom vient de la rivière Ebola qui a été liée à cette épidémie.

Environ 1850 cas ont été documentés, dont plus de 1200 décès depuis la première épidémie, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

La souche la plus mortelle est celle du Zaïre, avec un taux de mortalité de 80 à 90%, suivie par celle du Soudan avec 50 à 55% de décès parmi les personnes infectées.

La moins virulente est celle de Côte d'Ivoire, découverte en 1994 et qui jusqu'à présent n'a provoqué qu'un seul cas non mortel d'Ebola.

Une autre variante dite de Reston, en Virginie (est des États-Unis), a été identifiée par un laboratoire américain de recherche en 1989 chez des singes de laboratoire importés. Elle a été transmise à au moins quatre personnes mais aucune n'est tombée malade.

Les grandes différences génétiques entre les souches du virus Ebola vont requérir la mise au point de nouveaux outils de diagnostic et pourraient compliquer la mise au point d'un vaccin et de traitements efficaces, soulignent les chercheurs.

Des scientifiques travaillant au Pentagone sont parvenus à tester avec succès un vaccin chez des singes, en 2005 et 2006, mais la conduite d'essais cliniques chez des humains devra encore attendre.

Sans vaccin ni traitement efficace, la seule solution est l'isolement des malades et la fourniture de protections (gants chirurgicaux, masques...) au personnel soignant.

Le virus Ebola est également fatal pour les primates non humains, décimant par milliers gorilles et chimpanzés ces dernières années tout en mettant en danger les personnes consommant ou manipulant leur viande.