Des scientifiques ont annoncé jeudi avoir découvert que des mutations génétiques se produisaient sur l'ADN des animaux atteints de la maladie de la vache folle, ce qui, selon eux, ouvre la voie à un dépistage rapide et économique de cette maladie.

L'équipe de chercheurs allemands, américains et canadiens a transmis l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) à différentes espèces de bovins, en leur faisant ingurgiter quelque grammes de farine animale contaminée. Les scientifiques ont ensuite prélevé chaque mois des échantillons de sang sur les bêtes infectées, afin de tester la circulation des acides nucléiques, a expliqué à l'AFP le professeur Christoph Sensen, qui a dirigé les recherches.

Or, quelque mois avant que ne se manifestent les premiers symptômes de la maladie de l'ESB, les scientifiques ont remarqué que le code génétique des animaux infectés possédait des éléments ne se retrouvant pas dans l'ADN des bêtes en bonne santé.

«Nous sommes en train d'établir quels sont les gênes qui mutent, et à quel moment» la mutation a lieu, a dit M. Sensen, qui enseigne à l'Université de Calgary.

Cette découverte ouvre la voie à un test sanguin permettant «d'éliminer de la chaîne alimentaire humaine les animaux infectés, avant même que ne se manifestent les symptômes de la maladie», est-il indiqué dans l'étude, qui a été publiée ce mois-ci dans le Oxford Journal Nucleic Acids Research.

«C'est une découverte très prometteuse car les tests portent sur le sang plutôt que le cerveau, et sur des animaux vivants plutôt que morts», a expliqué M. Sensen, soulignant qu'actuellement, il n'existe qu'une seule méthode pour confirmer, ou infirmer, qu'un animal est atteint de l'ESB: la dissection de son cerveau.