Des transplantations de cellules souches embryonnaires humaines pourraient un jour restaurer les capacités cognitives diminuées par la radiothérapie, comme le laisse penser des expériences conduites sur des rats, selon des travaux publiés lundi aux Etats-Unis.

Les chercheurs ont constaté que les animaux ayant eu des cellules souches embryonnaires humaines transplantées ont retrouvé leurs capacités d'apprentissage et de mémorisation à des niveaux considérés comme normaux quatre mois après une radiothérapie.

En comparaison, les rats ayant subi le même traitement d'irradiation mais qui n'ont pas eu de transplantation ont subi une perte permanente de plus de 50% de leurs fonctions cognitives, selon cette étude parue dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 9 novembre.

«Les résultats de notre recherche représente la première preuve que de telles cellules souches peuvent restaurer des tissus cérébraux endommagés par les radiations» des radiothérapies, souligne le Dr Charles Limoli, un cancérologue professeur de médecine à l'Université de Californie (Ouest) à Irvine, le principal auteur de cette publication.

La radiothérapie pour traiter les tumeurs du cerveau est limitée par le degré de tolérance des tissus se trouvant à proximité.

Les patients subissant ce traitement au niveau requis pour réduire la tumeur souffrent à différents degrés d'une diminution de leurs capacités à apprendre et à mémoriser, ce qui peut affecter leur qualité de vie.

«Les irradiations crâniennes ont des effets secondaires progressifs et débilitants non réversibles», explique le Dr Limoli. «Tout traitement montrant un espoir d'inverser ces dommages vaut la peine de faire l'objet de recherches supplémentaires», ajoute-t-il.

Dans cette recherche, les cellules souches embryonnaires humaines ont été transplantées chez les rats qui avaient subi une radiothérapie. Les cellules souches ont émigré vers une zone du cerveau connue pour favoriser la croissance de neurones, les cellules cérébrales, explique ce cancérologue.

Les chercheurs tentent maintenant de déterminer avec précision le mécanisme qui a permis l'amélioration du cerveau irradié et avancent deux hypothèses. Selon eux, ces cellules souches pourraient s'intégrer dans les tissus sains pour favoriser leur développement. Mais elles pourraient également contribuer à réparer et à maintenir les cellules cérébrales existantes.

«D'autres recherches pourraient permettre à ce qu'un jour des cellules souches embryonnaires soient utilisées pour contrôler voire éliminer une variété d'effets secondaires résultant des radiothérapies», espère le Dr Limoli.