Les astronomes l'appellent «Hanny's Voorwerp», l'objet (en néerlandais) de Hanny, la jeune institutrice des Pays-Bas qui l'a découvert voici deux ans, alors qu'elle débutait comme internaute volontaire du projet «Galaxy Zoo».

Pour participer à ce classement d'un million de différentes galaxies selon leur forme, «on n'a pas besoin d'avoir un cerveau d'astronome, juste un esprit curieux et du temps libre», résume Hanny van Arkel sur le blogue www.hannysvoorwerp.com.

Elle avait commencé depuis une semaine lorsqu'elle a remarqué quelque chose d'étrange sur une des photos.

«J'avais sur mon écran une belle galaxie spirale que j'ai rapidement classée comme tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, sans savoir à l'époque qu'elle s'appelait "IC 2497"». J'étais déjà passée à la photo suivante quand j'ai pensé : Qu'est-ce que c'est que ça?», raconte-t-elle.

IC 2497 avait «un beau voisin, mais j'étais certaine que ce n'étais pas une galaxie, peut-être une sorte de tache...», poursuit-elle.

Grâce au forum en ligne pour les volontaires du Galaxy Zoo, elle interroge d'autres «zooites», comme ils se surnomment.

Et c'est ainsi que des gens ont commencé «à donner à ce mystérieux nuage bleu le nom de "Hanny's Voorwerp"», dit-elle.

«Je n'avais jamais imaginé voir sur une photo quelque chose devenant si intéressant que des journaux diraient que j'ai "découvert" quelque chose. Que des radios et TV du monde entier voudraient m'interviewer», poursuit la jeune institutrice.

«C'est super de voir son propre nom comme co-auteur sur un article scientifique», se réjouit-elle, après la publication de cette découverte dans la revue de la Société royale astronomique britannique (MNRAS) et dans «Astronomy et Astrophysics».

Concrètement, le «Hanny's Voorwerp» pourrait être «l'écho lumineux» d'un quasar, gigantesque trou noir galactique, peut-être maintenant au repos. Les flashes d'énergie que la matière a rayonnés par le passé avant d'être engloutie illumineraient encore des gaz à d'énormes distances dans l'espace.

Il s'agirait alors de la «première détection de l'écho lumineux d'un quasar», témoignant de leur histoire, selon les astronomes Chris Lintott (Université d'Oxford) et Kevin Schawinski (Université de Yale), initiateurs du Galaxy Zoo.