Des chercheurs de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont pensent avoir découvert un traitement révolutionnaire qui permet de greffer des patients atteints de leucémie pour lesquels il n'existe pourtant aucun donneur compatible.

Le traitement est prometteur au point où le projet de recherche entre dans une deuxième phase, internationale celle-là. Des pays comme l'Angleterre, la Belgique, l'Italie, l'Allemagne, de même que des villes nord-américaines comme Boston, Hamilton, Toronto et Ottawa y participent aussi.

Le premier patient nord-américain a été recruté au cours des derniers jours à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont pour cette recherche qui devrait durer encore deux ans.

«Le traitement expérimental consiste à redonner un système immunitaire à un patient malade grâce à un donneur qui est partiellement compatible. Normalement, une greffe d'un donneur incompatible peut entraîner la mort du patient», explique le Dr Denis-Claude Roy, directeur du centre de recherche et directeur du centre de thérapie cellulaire à Maisonneuve-Rosemont.

Un malade a une chance sur quatre d'avoir dans sa famille un donneur compatible, soit un frère ou une soeur. Sinon, il doit se tourner vers les banques internationales. Malgré tout, le tiers des patients n'a aucun donneur compatible.

Un projet de recherche semblable a déjà été mené en Italie. Mais le problème était que les patients, qui n'avaient plus de système immunitaire, développaient des infections et en mouraient.

Le traitement mis au point à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont contourne le problème. Un agent colorant - un photosensibilisateur - permet d'isoler les globules blancs dans le sang du donneur.

Les cellules activées, celles qui pourraient entraîner un rejet de la greffe, sont détruites tandis que les cellules dormantes, qui elles aident à combattre une infection, sont préservées.

On «retire» le système immunitaire du malade avant de lui redonner les cellules du donneur, sous forme de transfusion sanguine.

Un centre d'excellence

Ce projet de recherche sur les cellules souches est un exemple de ce qui sera réalisé au centre d'excellence de thérapie cellulaire, dont la construction est annoncée depuis quelque temps déjà.

L'hôpital Maisonneuve-Rosemont est déjà reconnu comme un leader dans le domaine des greffes et de la manipulation des greffons, mais la construction d'un véritable centre était nécessaire, souligne le Dr Roy.

«Nous faisons beaucoup de recherche fondamentale, mais quand arrive le temps de le faire sur des humains, on manque infrastructure.»

Le centre permettra des manipulations poussées de cellules souches. Déjà, des travaux sont menés en collaboration avec le CHUM et l'Institut de cardiologie pour réparer le coeur de patients qui ont fait un infarctus. Les cellules souches sont aussi prometteuses dans le domaine de la vue, pour les gens atteints de dégénérescence maculaire par exemple.

Au coût de 19 millions, le centre d'excellence en thérapie cellulaire est financé majoritairement par le gouvernement du Québec et la fondation de l'hôpital.

L'événement Montréal Passion Vin, qui se tient aujourd'hui et demain au profit de la fondation de l'hôpital, revêt d'autant plus d'importance.

Cet événement qui réunit des producteurs vinicoles de réputation internationale permettra à la fondation d'amasser des fonds, destinés ensuite au centre de thérapie cellulaire.

La construction devrait débuter à la fin du printemps et le centre pourrait ouvrir en 2011.