Les séropositifs ayant des concentrations élevées du virus dans le sang et traités avec le cocktail d'antirétroviraux Epzicom ont deux fois plus de risques de développer le sida que ceux traités avec le traitement concurrent Truvada, selon une étude publiée mardi.

Cette étude clinique a été menée auprès de 1858 personnes infectées par le virus de l'immunodéfience humaine (VIH). Elle visait à déterminer l'innocuité et l'efficacité de quatre cocktails d'antirétroviraux pris quotidiennement sous la forme d'un comprimé comme thérapie initiale contre une infection par le VIH-1.

Deux des cocktails testés étaient l'Epzicom, combinaison des antirétroviraux abacavir (Ziagen) et Epivir (3TC) commercialisé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline et le Truvada de la firme pharmaceutique américaine Gilead Science. Le Truvada peut être composé de Sustiva (efavirenz) ou de Reyataz (atazanavir) avec du Norvir (ritonavir).

Parmi les 797 patients présentant des charges virales de VIH élevées - soit 100 000 copies du virus par millilitre de sang ou plus --, ceux qui ont été traités avec de l'Epzicom ont subi deux fois plus de défaillances immunitaires que ceux ayant pris du Truvada après une période médiane de traitement de 60 semaines, indiquent les auteurs de l'étude parue dans le New England Journal of Medicine daté du 3 décembre.

«Les patients ayant participé à cet essai clinique allaient tous bien, sauf ceux avec une charge virale élevée au début de l'étude qui ont été traités avec Epzicom en comparaison avec ceux soignés par du Truvada», relève le Dr Eric Daar, de l'Institut de recherche biomédicale de la faculté de médecine de l'université de Californie (ouest), le principal auteur des travaux.

L'importante différence d'efficacité entre les deux cocktails d'antirétroviraux révélée par cette étude a conduit l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses à mettre fin en 2008 à l'essai clinique comparant le Truvada et l'Epzicom chez les patients ayant une charge virale élevée, soit près de deux ans plus tôt que prévu.

Toutefois, l'essai clinique comparant ces deux traitements chez des patients avec des charges virales plus faibles se poursuit.

Le Dr Eric Daar relève à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida qu'on peut «se féliciter du fait qu'il existe (maintenant) de nombreuses options thérapeutiques pour traiter l'infection par le VIH et que les recherches se poursuivent, comme en témoigne cette étude clinique, pour optimiser le combat contre cette maladie».

La journée mondiale de lutte contre le sida est célébrée tous les 1er décembre depuis 1988 pour faire prendre conscience au monde de cette maladie.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 33 millions de personnes dans le monde sont infectées par le VIH dont environ un million aux Etats-Unis.