L'accélérateur de particules le plus puissant du monde, le LHC, remis en marche fin février, sera poussé à la moitié de sa puissance maximale fin mars-début avril, a indiqué mercredi le Centre européen de recherches nucléaires (Cern).

«On espère faire les collisions à 7 TeV (téraélectronvolt) fin mars ou début avril», a expliqué à l'AFP un porte-parole du Cern, James Gillies.

Ces collisions de protons lancés en sens inverse doivent faire jaillir des particules élémentaires encore jamais observées, créant pendant un instant les conditions qui prévalaient dans l'univers juste après le Big Bang.

Le Grand Collisionneur de Hadrons (Large Hadron Collider, LHC), qui a connu deux pannes successives quelques jours après son lancement en septembre 2008 conduisant à 14 mois de paralysie, a été relancé le 28 février après une pause hivernale.

Auparavant, au mois de décembre, l'instrument physique avait déjà été poussé à une puissance jamais atteinte avec une accélération des faisceaux de protons à 2,36 TeV, permettant plus d'un million de collisions de particules.

Désormais, l'objectif du Cern est d'atteindre 7 TeV (3,5 par faisceau dans chaque sens), soit trois fois et demi la puissance maximale de son concurrent du Fermilab de Chicago (USA).

Cette puissance «donne un accès à beaucoup de possibilités de recherche», a souligné M. Gillies.

«L'objectif est d'accumuler une certaine quantité de données», pendant une période de 18 à 24 mois, a-t-il ajouté.

Ensuite, le LHC subira un «arrêt technique» prévu de 8 à 10 mois avant d'être poussé à son niveau maximum de 14 TeV, a-t-il poursuivi.

Le précédent accélérateur du Cern était traditionnellement stoppé tous les hivers pour quatre mois de maintenance, a encore expliqué le porte-parole. Avec le LHC, le Cern «a décidé de changer de cycle» en raison des deux mois nécessaires pour le refroidissement et le réchauffement de la machine qui fonctionne à une température proche du degré absolu (-273,15°).

Grâce au LHC, les chercheurs du Cern ambitionnent notamment de trouver la preuve de l'existence des particules éphémères comme le boson de Higgs, à l'origine de la notion de masse en physique théorique.