L'accélérateur de particules le plus puissant au monde, le LHC, a été poussé vendredi à une puissance record de 3,5 TeV, une étape capitale avant les collisions à 7 TeV qui pourraient permettre d'avancer dans la connaissance de l'univers, a annoncé son exploitant, le Cern.

«Juste après 5H20 (23H2, heure de Montréal), deux faisceaux de protons de 3,5 TeV (téraélectronvolt) ont circulé avec succès dans le Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) pour la première fois», constituant «la plus forte énergie» jamais obtenue dans un accélérateur, a indiqué le Centre européen de recherche nucléaire (Cern) dans un communiqué.

«Nous avons franchi une étape très importante qui a permis de démontrer qu'on pouvait monter à une énergie de 3,5 TeV», a expliqué à l'AFP un porte-parole du Cern, James Gillies.

L'objectif est désormais de faire pour la première fois des collisions à une énergie de 7 TeV (combinant les deux faisceaux à 3,5 TeV chacun).

«Il reste quelques tests à faire avant de pouvoir faire ces collisions», a prévenu M. Gillies selon lequel elles ne seront pas réalisées avant «une dizaine de jours». La date doit être annoncée la semaine prochaine, a-t-il précisé.

Ces collisions de protons lancés en sens inverse doivent faire jaillir des particules élémentaires encore jamais observées, créant pendant un instant les conditions qui prévalaient dans l'univers juste après le Big Bang.

Les derniers succès du LHC sont un soulagement pour les scientifiques après les deux pannes de l'instrument physique le plus précis au monde ayant suivi son lancement en fanfare en septembre 2008.

Après des réparations de 14 mois, le LHC a été relancé en novembre 2009. Un mois plus tard, il était déjà poussé à une puissance jamais atteinte avec une accélération de faisceaux de protons à 2,36 TeV, permettant plus d'un million de collisions de particules.

À 7 TeV, le Cern atteindra trois fois et demi la puissance maximale de son concurrent américain du Fermilab de Chicago.

D'ici 18 à 24 mois, le LHC subira un «arrêt technique» prévu de 8 à 10 mois pour le préparer à être poussé à son niveau maximum de 14 TeV.