Dans le cadre de travaux de recherche révolutionnaires qui pourraient modifier notre définition de la vie, des scientifiques ont mis au point la toute première cellule de synthèse à base d'ADN créé de façon artificielle.

Cette réalisation couronne 15 ans d'efforts faits par une importante équipe de chercheurs menés par Craig Venter, du fameux Projet génome humain, ayant mis au point un chromosome qui a ensuite été inséré dans une bactérie pour donner vie à une nouvelle entité.

Lors d'une conférence téléphonique organisée jeudi par le journal Science, qui a publié les résultats des travaux, M. Venter a affirmé que la nouvelle cellule constituait «la première espèce autoreproductrice que nous ayons eue sur la planète à avoir pour parent un ordinateur».

La cellule, qui contient plus d'un million de paires de base d'ADN, ou unités de codage - une poussière comparativement aux six milliards qui se trouvent dans l'ADN humain - a été mise au point en écrivant un code génétique sur un ordinateur, puis en combinant un cocktail d'éléments chimiques afin de créer un chromosome.

Une fois la bactérie amorcée, elle a sans tarder commencé à produire des protéines à l'image de l'ADN, et elle a commencé à se subdiviser et se multiplier par millions.

M. Venter a estimé qu'il s'agissait-là d'«un pas important tant scientifiquement que sur le plan philosophique».

Le généticien Stephen Scherer, chercheur à l'Hôpital pour enfants malades de Toronto, a qualifié d'«exploit technique impressionnant» le résultat des travaux de l'équipe de M. Venter.

M. Venter a indiqué que la cellule de synthèse représentait la première étape en vue de la conception de formes de vie artificielle qui pourrait un jour permettre de produire des carburants biologiques, des produits pharmaceutiques et même des aliments.