Après le séquençage du génome humain au début des années 2000, des scientifiques s'attaquent maintenant à l'interactome. Ce programme de recherche international, piloté par l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), vise essentiellement à comprendre l'assemblage des machines moléculaires humaines et ses dérèglements à l'origine de certaines maladies génétiques, comme le cancer.

Le Dr Benoit Coulombe, professeur titulaire de recherche à l'IRCM, dirige la recherche en collaboration avec des scientifiques de Toronto, des États-Unis et de l'Europe. Prochainement, des scientifiques de l'Asie devraient se joindre au programme appelé International Interactome Initiative ou I3.

«Avec le séquençage du génome humain, nous sommes parvenus à faire la liste des gènes et des protéines qui composent l'être humain, explique le Dr Coulombe. Mais cette liste est théorique, nous ne les avons pas vus. On ne connaît donc pas les fonctions des protéines et leur rôle. Notre programme vise à les trouver. Par extrapolation, on pense que les protéines du gène doivent avoir un rôle dans les maladies.»

L'équipe de chercheurs du Dr Coulombe va donc s'employer en quelque sorte à forcer l'expression des protéines dans les cellules. Il s'agit en fait de la phase initiale pour cartographier l'interactome humain. Les découvertes qui en résulteront pourraient jouer un rôle majeur dans la mise au point de médicaments pour traiter certaines maladies.

Parallèle avec les réseaux sociaux

Pour simplifier, le Dr Coulombe explique que les scientifiques tenteront de voir et d'analyser l'interaction de la protéine avec son réseau d'amis Facebook. «Son réseau d'amis dans la cellule va nous dire ce qu'elle fait, illustre Dr Coulombe. On aura ainsi plus d'informations moléculaires sur les maladies.»

Déjà, les cliniciens chercheurs de l'IRCM s'intéressent aux travaux sur l'interactome. Ces recherches pourraient donner naissance à de nouveaux traitements ou médicaments pour guérir des maladies d'origine génétique.