«Pourquoi le léopard a-t-il des taches?» Les nombreux parents plongés dans l'embarras par cette question pourront désormais répondre sans crainte à leurs enfants trop curieux: il s'est adapté à son environnement et les taches lui permettent de mieux se camoufler.

Plus fort encore: les différences entre les pelages et les taches de la plupart des félins sont liées à leur habitat de prédilection et à leurs habitudes de chasse et de vie, selon une étude britannique publiée mercredi.

Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de Bristol ont modélisé des photos de 36 espèces de félidés, aboutissant à une classification de leur pelage: uni, motifs simples ou motifs complexes.

Ils ont ensuite comparé ces résultats au milieu et aux habitudes propres à chaque espèce: milieu ouvert ou milieu boisé, terrestre ou plutôt arboricole, diurne ou plutôt nocturne, etc.

Il en ressort que les félins évoluant à ciel ouvert ont tendance à avoir un pelage uni, particulièrement en milieu montagneux, tel le puma. A l'inverse, ceux qui vivent dans des forêts tropicales très denses arborent des taches aux motifs complexes et plus irréguliers, à l'instar du jaguar et de l'ocelot.

Le fameux léopard se retrouve principalement dans la zone intermédiaire : dans les plaines et les prairies, d'où son pelage tacheté, mais aussi ses motifs simples et relativement réguliers, tout comme le guépard.

De la même manière, plus un félin passe du temps dans les arbres, plus la probabilité sera grande qu'il soit tacheté.

«Des taches complexes et irrégulières sont vraisemblablement un bon camouflage dans les forêts», où la lumière qui passe entre les feuilles des arbres produit un éclairage moucheté d'ombres aux contours imprécis, résume William Allen, l'un des auteurs de l'étude publiée par la Royal Society. «C'est particulièrement vrai des félins qui passent beaucoup de temps dans les arbres avec une lumière faible, autrement dit les chasseurs nocturnes», souligne-t-il.

L'étude permet même de penser que le motif des taches évolue au fil du temps pour se rapprocher des éléments du décor naturel en termes de taille, de forme et de variété.

Que les bambins espiègles ne désespèrent pas ! Un félin, et non des moindres, continue cependant de défier la science, ses rayures verticales refusant de s'inscrire dans ce schéma: le tigre.

«Bien que les tigres puissent certainement être très bien camouflés, et que leur habitat puisse présenter des caractéristiques orientées verticalement, on se demande pourquoi les rayures verticales ne sont pas plus répandues chez les félidés et d'autres espèces de mammifères», reconnaît l'étude.