Des décalages horaires fréquents affectent durablement le fonctionnement du cerveau des hamsters dorés, notamment leur mémoire, selon une étude publiée mercredi aux États-Unis.



Cette recherche parue dans la revue américaine PloS One (Public Library of Science) conforte des observations déjà effectuées auprès de personnels de bord des compagnies aériennes et d'employés travaillant de nuit.

Outre des troubles de concentration et de mémoire, ces personnes souffrent plus fréquemment de diabète, d'hypertension, de maladies cardiaques, de cancers et de fertilité diminuée.

Pour les passagers occasionnels, les effets du décalage sont bénins et se dissipent après quelques jours, parfois avec l'aide de la mélatonine, une hormone favorisant le sommeil, notent les auteurs de cette recherche.

Mais des décalages horaires ou des changements répétés de vacation de travail entre nuit et jour affectent le fonctionnement du cerveau d'une manière qui peut altérer la mémoire et la concentration bien après le retour à la normale, explique Lance Kriegsfeld, professeur de psychologie à l'Université Berkeley en Californie (ouest), principal auteur de cette communication.

Pour cette expérience, ces chercheurs ont soumis deux fois par semaine durant un mois des hamsters dorés femelles à un décalage de six heures, ce qui équivaut à celui existant entre New York et Paris.

Les auteurs de l'étude ont mesuré les performances d'apprentissage et de mémoire de ces hamsters durant les deux dernières semaines de décalage, puis un mois après un retour à la normale.

Les animaux qui étaient sous l'effet du décalage ont montré de grandes difficultés à effectuer les tâches les plus simples en comparaison avec un groupe témoin.

Mais c'est le fait que ces effets persistent pendant un mois après le retour à la normale qui a le plus surpris ces chercheurs.

De plus, ils ont observé des altérations persistantes dans le cerveau de ces rongeurs, spécifiquement dans l'hippocampe, une zone cérébrale jouant un rôle clé dans le fonctionnement de la mémoire.

Les chercheurs ont constaté que les hamsters soumis à des décalages à répétition avaient deux fois moins de nouveaux neurones que les autres dans leur hippocampe.