Un «casque de réflexion», qui vise à encourager la créativité de celui qui le porte en envoyant de très légers courants électriques à travers son cerveau, a produit des effets «encourageants», ont indiqué jeudi des scientifiques australiens.



Cet appareil, composé de deux conducteurs reliés par une bande de caoutchouc, a amélioré de manière significative les résultats d'un exercice d'arithmétique, ont indiqué les scientifiques.

Pour une personne sans casque qui a réussi cet exercice de mathématiques, on trouve trois candidats avec le casque qui obtiennent les bonnes réponses, selon un test conduit auprès de 60 personnes.

Allan Snyder, directeur du Centre du cerveau à l'université de Sydney, a expliqué que cet appareil fonctionnait en supprimant l'activité de la partie gauche du cerveau, associée à la connaissance, et en stimulant la partie droite, liée à la créativité.

«Il ne faut pas utiliser (ce casque) pour étudier ou améliorer votre mémoire. Vous l'utilisez si vous voulez regarder un problème d'un oeil neuf», a-t-il déclaré à l'AFP.

Le but est d'aider les utilisateurs à envisager un problème ou une situation sans préjugé et sans s'appuyer sur l'expérience passée, a-t-il ajouté.

Ces travaux s'inspirent d'observations menées sur des accidentés, qui connaissent une hausse de leur créativité après avoir subi des dommages à la partie gauche de leur cerveau.

«Nous savons qu'après certains types de dégâts au cerveau, les gens qui ont le lobe gauche abîmé vont se jeter à corps perdu dans les arts ou dans d'autres types d'activités créatrices», a précisé le scientifique.

Ce casque a des applications potentielles dans les arts ou la résolution de problèmes, mais cette science est au tout début de son développement, a-t-il dit.

L'appareil est étudié depuis dix ans par la communauté scientifique, mais il s'agit de la première étude sur les effets du passage du courant dans le cerveau.

«Le rêve est qu'un jour nous puissions stimuler le cerveau de manière à permettre, temporairement, un regard sans filtre sur le monde», a déclaré Allan Snyder.