Secrètes depuis la Première guerre mondiale, les méthodes de production de l'encre invisible ont été rendues publiques par les États-Unis qui ont déclassifié leurs plus anciens documents confidentiels, a annoncé mardi la CIA.

La sensibilité de ces six documents datant de 1917 et 1918 était jugée si importante qu'en 1976, la CIA avait décidé de les garder secrets plusieurs dizaines d'années encore. Tous détaillent les différents moyens de produire de l'encre sympathique, une technique utilisée depuis l'Antiquité pour faire passer des messages à la barbe de l'ennemi.

«Ces documents sont restés couverts par le secret pendant près d'un siècle jusqu'à ce que les récents progrès technologiques aient rendu leur déclassification possible», a affirmé Leon Panetta, le directeur de l'agence américaine de renseignement, cité dans un communiqué.

La CIA n'était pas joignable dans l'immédiat pour préciser quels étaient les progrès technologiques qui permettent aujourd'hui la déclassification.

Bien plus que du simple jus de citron n'apparaissant qu'une fois le papier chauffé, les méthodes de production et de révélation de l'encre invisible font appel à de nombreuses recettes, détaillent ces documents.

L'une d'elle consistait à mélanger du sulfate de fer et du cyanure de potassium ou de l'amidon de riz avec de l'encre et de l'eau. Pour révéler l'écriture cachée, l'une des techniques consiste à appliquer un mélange d'eau, d'iodate de potassium et d'acide tartrique.

Un des documents, daté du 14 juin 1918, est un document écrit en français exposant la recette de l'encre invisible utilisée par les Allemands: un simple mélange à base d'aspirine.