La sonde américaine Messenger va effectuer le 6 octobre un second survol, sur les trois prévus, de Mercure pour finir de photographier le restant de la face cachée de la plus petite planète du système solaire, a indiqué mercredi la Nasa.

Messenger (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging) survolera Mercure à une altitude de 201 km (125 miles) et ses caméras prendront plus de 1200 images de la surface.

Lors de son premier survol le 14 janvier, Messenger avait retransmis de nombreuses photos d'environ 20% de la partie jamais observée de la planète.

«Ce second survol nous montrera une région totalement nouvelle de la surface de Mercure située aux antipodes de la partie découverte durant le premier passage de Messenger», explique Louise Prockter, responsable scientifique du système d'imagerie de Mercure et physicienne au Laboratoire de physique appliquée de l'université Johns Hopkins à Laurel (Maryland).

Ce second passage au-dessus de Mercure devrait révéler plus de surprises sur le processus physique caractérisant son atmosphère ainsi que davantage de données sur les particules se trouvant à l'intérieur et autour de son champ magnétique.

Un altimètre prendra des mesures topographiques de la planète, ce qui permettra pour la première fois de faire la corrélation entre les données précises de la topographie de Mercure et des images de haute-précision de sa surface.

Un objectif majeur de cette mission est de déterminer la composition de la surface de Mercure.

Ce second passage rapproché permettra à la sonde de bénéficier de la force gravitationnelle de la planète pour revenir se mettre en orbite définitive en mars 2011. Mais avant cela, Messenger, qui avait été lancée le 3 août 2004, fera un troisième survol de Mercure en septembre 2009.

Alors que Mercure ressemble à première vue à la Lune avec de nombreux cratères grêlant sa surface rocheuse, cette planète est en fait très différente, avaient indiqué les scientifiques en présentant en janvier les premiers résultats de la moisson d'informations et d'images récoltée le 14 janvier.

Messenger s'était approchée alors à près de 200 kilomètres de la surface, pour le premier survol depuis 1975 de la planète la plus proche du soleil.

Mariner 10 avait été le premier engin à s'approcher de Mercure à trois reprises en 1974 et 1975 mais à chaque passage, la planète présentait la même face au Soleil.

Les sept instruments de Messenger ont permis de montrer une topographie des cratères et autres formations géologiques de la partie jusque-là cachée de Mercure.

Ils montrent que la planète, dont le diamètre n'est qu'un tiers celui de la Terre, a des falaises de plusieurs centaines de kilomètres de long formées apparemment par le mouvement des plaques tectoniques au début de son histoire.

Sa surface est aussi marquée par de nombreux cratères ayant résulté d'impacts très anciens d'astéroïdes et aussi probablement de volcans.