Une équipe d'astronomes français a comparé pour la première fois en continu sur une longue période les variations d'intensité du rayonnement du Soleil à celles de trois étoiles légèrement plus massives, selon une étude parue jeudi dans la revue américaine Science.

Grâce aux mesures extrêmement fines effectuées par le satellite Corot, lancé en 2006, Eric Michel et ses collègues de l'Observatoire de Paris ont constaté que les pulsations des trois étoiles, bien que nettement plus importantes que celles du Soleil, étaient 25% moins importantes que ce que prédisait la théorie.

«Cette différence de 25% reste à expliquer et va permettre d'affiner la physique» qui explique aujourd'hui le fonctionnement des étoiles, a déclaré lors d'une conférence de presse à Paris M. Michel.

Les trois étoiles retenues pour l'étude, de 1,2 à 1,4 fois plus massives que le Soleil, font partie de notre galaxie (La Voie Lactée) et sont éloignées de 100 à 200 années-lumière (une année-lumière est la distance que la lumière, qui circule à 300 000 km par seconde, parcourt en un an, soit 9.460 milliards de km).

À cause de la diversité de composition des étoiles qui forment l'univers, l'étude du seul Soleil «ne suffit pas à comprendre les étoiles en général», constate de son côté dans un commentaire Brooks Hanson, responsable des sciences physiques au magazine Science.

«Le Soleil, c'est très important pour nous, mais pour des gens qui s'intéressent à l'évolution des étoiles et de l'univers, ce n'est pas un objet très intéressant», a affirmé pour sa part Annie Baglin, la responsable scientifique de la mission Corot, lors de la conférence de presse.

«Le Soleil est simple, il est vieux et il a perdu la mémoire. On ne peut pas apprendre grand-chose en ne regardant que lui», a-t-elle jugé. Elle a regretté que les instruments actuels ne permettent pas encore l'observation fine de la structure interne des jeunes étoiles qui tournent très vite sur elles-mêmes, et devraient être riches d'enseignement.

Les données photométriques du satellite Corot, capable de discerner des variations d'intensité lumineuse de un pour un million, «marquent l'entrée dans une nouvelle phase de l'étude des étoiles», assure Eric Michel.

Un premier bilan de la moisson de données de Corot, dont la mission de trois ans devrait être prolongée, est prévu en février 2009, a annoncé Mme Baglin.