Un débris, qui risquait de heurter la Station spatiale internationale (ISS), s'est éloigné d'elle et ne menace plus l'amarrage de la navette américaine Discovery, dont l'équipage a effectué lundi des contrôles de sécurité de routine, a indiqué la NASA.

L'agence spatiale américaine avait expliqué dans la journée que les équipes au sol russe et américaine suivaient attentivement la progression d'un débris flottant près de l'ISS et qu'une éventuelle modification de l'orbite de la station était envisagée.

«Nous n'aurons pas besoin d'effectuer de manoeuvre pour éviter le débris», a finalement assuré le centre de contrôle de la NASA à Houston aux sept astronautes, après avoir traqué le débris pendant plusieurs heures.

«Les dernières informations montrent que le débris est hors de la zone inquiétante», a déclaré le directeur de vol du centre de contrôle de Houston, Paul Dye, lors d'une conférence de presse.

Ce débris de dix centimètres pourrait selon la NASA provenir du satellite russe Kosmos 1275, qui s'était désintégré peu de temps après avoir été lancé en 1981.

Sa présence dans le voisinage de l'ISS intervient alors que Discovery doit s'amarrer à la station spatiale, qui se trouve à 350 km d'altitude, mardi à 21h13 GMT (17h13 HAE).

«Entre maintenant et l'amarrage, je ne crois pas qu'il (le débris) posera un problème», a assuré le responsable de la mission, LeRoy Cain.

C'est la crainte d'une collision avec un morceau de moteur de satellite qui avait poussé jeudi l'équipage de l'ISS à se réfugier temporairement dans son vaisseau de secours Soyouz.

Les débris en orbite font l'objet d'une «attention permanente», a relevé M. Cain.

Les sept astronautes, dont un Japonais, ont procédé par ailleurs lundi à une inspection des protections thermiques du bord d'attaque des ailes et du nez de l'orbiteur pour détecter d'éventuels dommages provoqués par l'impact de débris de mousse isolante ou de glace qui auraient pu se détacher du réservoir externe au moment du lancement.

Cette inspection a été conduite à l'aide d'une caméra haute définition attachée à un bras robotisé. Les images sont retransmises aux ingénieurs au sol.

C'est un débris d'isolant de quelque 700 grammes qui avait percé la protection thermique de la navette Columbia après son décollage en février 2003, provoquant sa désintégration lors de son retour dans les couches denses de l'atmosphère.

Après cet accident, dans lequel sept astronautes avaient péri, la NASA avait interrompu pendant deux ans et demi tous ses vols vers l'ISS.

La mission de Discovery permettra de livrer et d'installer la quatrième et dernière double paire d'antennes solaires de l'avant-poste orbital. L'ISS disposera ainsi de toute la puissance électrique nécessaire pour effectuer les expériences scientifiques des laboratoires européen Columbus et japonais Kibo livrés à l'ISS en 2008.

La puissance électrique, qui va passer au total de 90 à 120 kilowatts, permettra aussi un doublement à six membres de l'équipage permanent de l'ISS en mai.

Il s'agit du 36e vol de Discovery et du 125e d'une navette depuis 1981.