La navette américaine Atlantis s'est emparée mercredi avec succès du télescope Hubble lors d'une manoeuvre périlleuse à près de 600 km d'altitude destinée à réparer et moderniser cet appareil qui a révolutionné la compréhension de l'univers.

L'astronaute Megan McArthur a utilisé le bras robotisé d'Atlantis pour agripper le télescope, à 13h14, alors que les deux engins spatiaux se trouvaient à 560 kilomètres d'altitude au dessus de l'Australie.

«Hubble est arrivé à bord», a déclaré le commandant de bord d'Atlantis, Scott Altman, qui avait réussi à amener la navette à environ un mètre du télescope de 11 tonnes et d'environ 13 mètres de long, soit la taille d'un autobus.

Hubble a été fixé sur une plate-forme rotative qui servira d'espace de travail aux sept astronautes d'Atlantis lors des cinq sorties dans l'espace programmées.

En attendant, les astronautes ont été avertis mercredi qu'ils devaient se tenir prêts à effectuer une manoeuvre pour éviter un débris spatial de 10 centimètres provenant du satellite chinois détruit lors d'un tir d'essai de missile effectué par Pékin en 2007. Il devrait passer à moins de 3 km de la navette vers 20h30 jeudi et le Pentagone suit sa trajectoire.

«Pour l'instant, il ne semble pas que nous ayons à faire quoi que ce soit», a déclaré John Navias, porte-parole de la Nasa au centre spatial Johnson de Houston (Texas).

L'opération de mercredi a par ailleurs été compliquée par un problème de communication qui a empêché l'équipe d'Atlantis de voir le résultat des commandes qu'elle effectuait à distance pour manoeuvrer le télescope. Le centre de commande de Hubble situé dans le Maryland (est des Etats-Unis) a alors pris le relais.

Les astronautes ont ensuite inspecté l'extérieur de Hubble avec des caméras installées sur le bras armé de la navette et l'ont trouvé en bon état malgré des signes de détérioration dus au rayonnement ultraviolet et à des impacts de débris spatiaux.

«C'est une vue incroyablement belle», a commenté l'astronaute John Grunsfeld, qui est astronome et effectue son troisième voyage vers Hubble. «Ce qui est incroyable, c'est que l'extérieur de Hubble, un vieux monsieur de 19 ans, a toujours l'air en excellent état», a-t-il dit.

Le télescope, fruit d'une collaboration entre la Nasa et l'Agence spatiale européenne (ESA), a été placé en orbite le 25 avril 1990 par la navette Discovery, et a transmis plus de 750 000 images spectaculaires des confins du cosmos et des millions de données, ouvrant une nouvelle ère en astronomie.

Atlantis avait été lancée lundi depuis le Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral (Floride, sud-est) pour la cinquième et dernière mission sur Hubble, qui devrait prolonger son existence d'au moins cinq ans.

La première sortie dans l'espace pour réparer Hubble doit débuter jeudi à 08h16. Elle réunira John Grunsfeld, 50 ans, et la géologue Drew Feustel, 43 ans, novice dans l'espace.

La mission de 11 jours de la navette est bien plus risquée qu'un vol vers la Station spatiale internationale (ISS), à cause notamment du danger accru de collision avec une micro-météorite ou un débris spatial dans l'orbite élevé de Hubble.

Une navette de secours, Endeavour, a été exceptionnellement placée sur un autre pas de tir du Centre Kennedy, prête à être lancée en urgence avec un équipage de quatre astronautes pour une mission de sauvetage.