Les astronautes de la navette spatiale américaine Atlantis effectuaient lundi la cinquième et dernière sortie orbitale de la mission destinée à prolonger la vie de Hubble, le télescope qui a bouleversé l'astronomie.

Les astronautes de la NASA John Grunsfeld et Drew Feustel ont entamé lundi avant 13H00 GMT cette sortie dans l'espace, qui devait durer six heures, afin d'équiper le télescope de trois batteries.

Ils devaient aussi installer un nouveau système de guidage FGS (Fine Guidance System) et des plaques d'acier inoxydable pour protéger l'extérieur du télescope des radiations solaires.

Cette sortie est la dernière des cinq effectuées par l'équipage de la mission Atlantis, qui doit durer 11 jours, avant l'atterrissage de la navette vendredi à Cap Canaveral en Floride (sud-est des États-Unis).

Les responsables de la mission espèrent que toutes les interventions effectuées sur Hubble prolongeront de cinq ans son existence jusqu'à l'arrivée de son successeur, le télescope James Webb.

Lancée le 11 mai, la navette Atlantis s'est arrimée le 13 à près de 600 km d'altitude à Hubble, fruit d'une collaboration entre la NASA et l'Agence spatiale européenne (ESA).

Dimanche, deux autres astronautes, Mike Massimino et Michael Good, ont peiné pour mener à bien l'opération la plus délicate de la mission: la réparation du spectrographe imageur du télescope (Space Telescope Imaging Spectrograph, STIS), un des outils d'observation de Hubble.

Le STIS, installé en 1997, était hors service depuis 2004, en raison d'une panne électrique. Cet appareil ultra perfectionné étudie la lumière des astres pour déterminer leur température, leur vitesse et leur composition chimique.

Les astronautes ont dû ôter 111 vis de petite taille pour accéder aux circuits à réparer lors de cette intervention délicate, comparée par la NASA à de «la chirurgie cérébrale». La sortie a duré au total plus de huit heures, soit une heure et demie de plus que prévu.

Comme un bricoleur du dimanche, Massimino a multiplié les jurons en approchant du spectrographe. L'accès aux 111 vis était en effet obstrué par une pièce tenue par quatre verrous dont l'un refusait de céder. Après plusieurs vaines tentatives, l'astronaute a obtenu le feu vert de la Nasa pour casser la pièce.

«Ca y est, c'est tout bon», a lancé un Mike Massimino soulagé en retirant l'élément encombrant. Les deux astronautes ont ensuite pu rapidement remplacer les circuits endommagés. Un test électrique a montré que la réparation était réussie.

«C'est comme un rêve qui se réalise pour les milieux scientifiques», s'est félicité l'astrophysicienne de la Nasa Jennifer Wiseman, qui s'attend à ce que le nouveau spectrographe soit mis intensément à contribution dans les années qui viennent.

«C'est un instrument unique. C'est pourquoi il s'agit pour nous d'une victoire très importante», a-t-elle expliqué.

Outre la difficulté technique, la mission Atlantis est considérée comme relativement risquée par la NASA du fait du danger accru d'un impact de micro-météorite ou de débris orbital à cette altitude.

Une navette de secours, Endeavour est prête à être lancée pour une éventuelle mission de secours. En cas de pépin, Atlantis serait en effet trop loin de la station spatiale internationale pour venir s'y amarrer.

Après cette mission, il ne restera que huit vols avant la mise en retraite des trois navettes en septembre 2010.